L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Famille et enfance

Délicat équilibre

— Mariella Collini

Depuis quelques décennies, la vie professionnelle des pères et des mères est devenue l’une des composantes majeures de la vie familiale. L’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 20151 (EQEPE) met en lumière certaines données en matière de conciliation famille-travail. Aperçu de la réalité de parents de jeunes enfants de l’Abitibi-Témiscamingue qui conjuguent leurs responsabilités familiales aux exigences de leur travail.

 




Dans la région, les résultats de l’Enquête indiquent qu’environ les trois quarts des parents déclarent comme principale occupation le travail (76 %), que celui-ci soit salarié (90 %) ou autonome (10 %). Dans les autres cas, ils peuvent être, tour à tour, aux études, en congé de maternité, de paternité ou parental, à la maison par choix ou encore, à la recherche d’un emploi ou prestataire d’aide sociale.

LES CONDITIONS DE TRAVAIL

Au-delà de l’occupation d’un emploi à proprement parler, le type d’horaire de travail peut avoir une incidence sur le quotidien des parents, que l’on pense au travail atypique ou à la semaine de travail prolongée. Dans la région, bien que les deux tiers des parents occupant un emploi salarié déclarent un horaire dit « usuel », l’autre tiers jongle avec un horaire atypique, c’est-à-dire un horaire irrégulier, de soir, de nuit ou de fin de semaine. Les pères sont davantage aux prises avec cette situation que les mères, et même que les autres pères québécois.

Environ 66 % des parents déclarent travailler entre 30 et 40 heures par semaine, alors que 26 %, plus de 40 heures. Les pères sont trois fois plus nombreux que les mères, en proportion, à dépasser les 40 heures hebdomadaires (37 % c. 11 %). Environ 8 % des parents sont à temps partiel (moins de 30 heures).

RESTER À LA MAISON

En Abitibi-Témiscamingue, au moment de l’enquête, 9 % des parents ont fait le choix de demeurer à la maison. Ces parents sont plus nombreux dans la région que dans le reste du Québec (6 %). Peu de surprise, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes à demeurer à la maison par choix, alors que ceux-ci sont plus nombreux à occuper un emploi (90 % c. 64 %).

Les familles et l’emploi

Sous la lorgnette des familles, 63 % des familles de la région composées d’un couple comptent deux parents sur le marché du travail. D’ailleurs, dans 81 % de ces familles, les deux parents travaillent 30 heures et plus par semaine. Par la suite, près d’un tiers des familles biparentales ont un seul des deux parents sur le marché du travail, et 6 %, aucun des deux parents. 

LES MESURES DE CONCILIATION

L’Enquête aborde quatre grandes mesures de conciliation famille-travail auxquelles les parents salariés ont accès, sans pour autant nous informer de l’utilisation qu’ils en font.

Dans la région, l’Enquête dévoile que parmi les mesures en vigueur, les plus couramment offertes sont les congés payés pour raisons familiales (54 %) et l’horaire de travail flexible (53 %). Ensuite, un peu plus du quart des parents affirment avoir accès à l’aménagement et à la réduction du temps de travail (26 %). Enfin, seuls 13 % ont accès au travail à domicile, ce qui est une proportion significativement inférieure à celle du reste du Québec (20 %).

Au-delà du type de mesures offertes en milieu de travail, à combien d’entre elles les parents ont-ils accès?

Cela dit, si l’on regarde les résultats obtenus, il semble exister une certaine disparité de l’offre. Ainsi, alors que la majorité de parents (58 %) a accès à une ou deux mesures, plus d’un parent sur cinq n’a accès à aucune mesure (22 %). À l’autre extrémité, parmi les plus privilégiés, un parent sur cinq a accès à trois ou quatre mesures (20 %).

L'IMPACT DU TRAVAIL SUR LA VIE FAMILIALE

Maintenant, à quelle fréquence les parents de jeunes enfants ressentent-ils que leur travail interfère sur leur vie de famille?

En détail, un parent salarié sur cinq (20 %) mentionne que son travail a souvent ou toujours des répercussions sur sa vie familiale. Pour ce cas de figure, aucune différence significative n’est décelée entre les pères et les mères. Ensuite, 36 % des parents indiquent que leur travail affecte parfois leur vie familiale, et 31 %, rarement. Enfin, 13 % des parents de la région considèrent que leur travail n’a jamais d’impact sur leur vie familiale.

 

Pour connaître d’autres faits saillants de l’EQEPE relatifs aux parents de la région, consultez notre article en cliquant ici.

 

 

Note :  1. Portrait de 900 parents témiscabitibiens au moment de l’enquête. Les parents résidant dans une réserve indienne ou un établissement indien ont été exclus de la population visée.

 

Source :  LAVOIE, Amélie et Catherine FONTAINE (2016). Mieux connaître la parentalité au Québec. Un portrait à partir de l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015, Institut de la statistique du Québec, de concert avec Avenir d’enfants.

 



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