L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Éducation

Égalité des chances de réussite

— Mariella Collini

La voie parsemée d’embûches pour plusieurs jeunes élèves affectés par la pandémie combinée au contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre ancrent plus que jamais la persévérance et la diplomation au cœur des priorités. État de situation de la diplomation au secondaire et des écarts de réussite de groupes de jeunes de l’Abitibi-Témiscamingue. 




En Abitibi-Témiscamingue, le taux de diplomation et de qualification des élèves qui sont entrés en première secondaire en septembre 2013 a atteint 62,4 % après le temps prescrit de 5 ans, pour grimper graduellement à 69,9 % après 6 ans et à 73,1 % après 7 ans, soit en 2019-2020. Ces jeunes peuvent avoir terminé leurs études secondaires à la formation générale des jeunes, à l’éducation aux adultes ou à la formation professionnelle. Peu importe la durée des études avant leur diplomation, les jeunes de la région traînent de l’arrière d’environ 6 points de pourcentage par rapport aux jeunes du secteur public québécois, qui affichaient un taux de 78,6 % après 7 ans. Le taux de diplomation a franchi la barre des 70 % pour la première fois en 2014-2015 dans la région, et en 2011-2012 dans le réseau public québécois.

DES ÉCARTS DE RÉUSSITE
Le taux de diplomation global camoufle des écarts importants et persistants selon certaines caractéristiques telles que le sexe, l’âge d’entrée au secondaire, le statut de l’élève (besoins particuliers ou conventionnels) ou le milieu socio-économique de l’école fréquentée.

Filles et garçons
De manière générale, les filles présentent un taux de diplomation systématiquement supérieur à celui des garçons, quelle que soit la cohorte étudiée depuis 1990. Cependant, l’écart diminue à travers les années passant de 16-19 points de pourcentage entre les filles et les garçons diplômés avant 2005 à 8-12 points pour celles et ceux diplômés depuis 2012. En 2019-2020, les filles de la région présentaient un taux de diplomation en 7 ans de 78,3 %, tandis que les garçons enregistraient 68,3 %. L’écart est similaire dans le réseau public québécois (83,7 % c. 73,9 %). Si les 6 dernières cohortes de la région maintiennent un taux de diplomation supérieur à 70 %, les filles surpassent cette marque depuis 1990, alors que les garçons ne l’ont atteinte qu’une seule fois (cohorte de 2011 diplômés en 2017-2018).

Retard à l’entrée au secondaire
En 2019-2020, 76,2 % des jeunes entrés au secondaire à l’âge attendu, soit 12 ans et moins, avaient obtenu un diplôme ou une qualification après 7 ans sur les bancs d’école, tandis qu’il s’agissait de 43,5 % pour les jeunes qui ont intégré le secondaire plus tardivement. Bien que le nombre de jeunes âgés de 13 ans et plus à leur entrée au secondaire se soit stabilisé, l’écart demeure considérable dans la région et dans le réseau public québécois. Constat particulier dans la région, les filles avec un retard à leur entrée au secondaire enregistrent un taux de diplomation inférieur aux garçons, ce qui n’est pas le cas dans le réseau public du Québec.

Statut des élèves
Le taux de diplomation des jeunes inscrits au secondaire déclarés comme étant des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) est nettement moins élevé que celui des autres jeunes. L’écart fluctue entre 33 et 38 points de pourcentage dans la région pour les cohortes de 2011 à 2013, alors que celui du réseau public québécois reste relativement stable (30 pts). En 2019-2020, 43,7 % des élèves HDAA de la région ont obtenu un diplôme ou une qualification après 7 ans, comparativement à 81,5 % pour les autres jeunes. Même si le nombre de jeunes reconnus comme des EHDAA est relativement stable dans la région, il s’agit du plus bas taux enregistré au sein des trois cohortes analysées. Au Québec, le taux de diplomation des EHDAA a progressé, pour atteindre 56,2 % en 2019-2020, et ce, même si de plus en plus de jeunes sont reconnus comme des EHDAA.

Indice de défavorisation de l’école
On observe des taux de diplomation moins élevés dans les milieux socioéconomiques défavorisés. Le milieu socioéconomique est défini par l’indice de défavorisation de l’école où l’élève s’est inscrit en première secondaire, ce qui ne doit pas être confondu avec sa situation familiale. Ainsi, 47 % des élèves de la région inscrits en première secondaire en septembre 2013 évoluaient au sein d’une école secondaire située en milieu défavorisé. Au bout de 7 ans d’études, 71,9 % d’entre eux avaient obtenu un premier diplôme ou une première qualification, comparativement à 74,1 % pour les élèves fréquentant une école en milieux intermédiaires et favorisés. L’écart de diplomation entre les milieux défavorisés et les autres milieux est moins élevé dans la région que celui des jeunes du secteur public du Québec.

Taux de diplomation1 après une durée de sept ans selon divers groupes d’élèves
> Abitibi-Témiscamingue, 2017-2018 à 2019-2020 et réseau public du Québec, 2019-2020

  Masculin/féminin

70,1/81,4 %

69,5/77,5 %

68,3/78,3 %

73,9/83,7 %

  Entrée à 12 ans et -/Retard

78,5/47,2 %

77,1/36,5 %

76,2/43,5 %

82,4/53,7 %

  Élèves HDAA/Autres élèves

48,6/83,7 %

47,4/80,6 %

43,7/81,5 %

56,2/86,6 %

  Milieux défavorisés/Autres milieux

74,8/75,9 %

70,7/75,3 %

71,9/74,1 %

73,8/80,7 %

Note : 1. Le taux de diplomation et la qualification des élèves qui fréquentent les écoles anglophones situées dans la région n’est pas comptabilisé dans le taux de diplomation régional.
Source : Ministère de l’Éducation, Taux de diplomation et de qualification par cohorte de nouveaux inscrits au secondaire selon la durée des études, demande spéciale de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

 

 

 

 



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