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Économie
Portrait économique des régions
La publication annuelle du Portrait économique des régions du Québec propose un aperçu de la situation et de l’évolution des régions du Québec. Elle permet d’en saisir les caractéristiques, la dynamique, les forces et le potentiel d’amélioration. Coup d’œil sur trois indices.
L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Parmi les nombreux indicateurs liés à la richesse et au niveau de vie, le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) a élaboré un indice de développement économique (IDÉ). Cet indice mesure les disparités régionales de développement et non la croissance économique. Cet indice repose sur quatre composantes : la démographie, le marché du travail, le revenu et la scolarité.
Selon l’indice compilé pour 2016, établi à 93,9, l’Abitibi-Témiscamingue présente un niveau de développement économique inférieur à la moyenne québécoise (désignée par l’indice 100), mais toutefois supérieur à la performance du bloc des régions ressources. Parmi les composantes, la région affiche des résultats qui se rapprochent ou surpassent la moyenne québécoise au chapitre du revenu (99,4) et du marché de travail (101,3). À l’opposé, les sous-indices liés à la démographie (92,8) et à la scolarité (82,2) se situent nettement en deçà de la moyenne québécoise.
L’indice de développement économique de l’Abitibi-Témiscamingue affiche une légère baisse en 2016 par rapport au résultat de 2011 (94,3). La diminution de l’indice de la région s’explique par une détérioration de la composante scolarité par rapport à l’ensemble du Québec. L’indice du bloc régions ressources a également enregistré un léger recul en 2016 comparativement à celui de 2011.
Indices de développement économique, de diversité industrielle et de remplacement
> Abitibi-Témiscamingue, ensemble du Québec et blocs régionaux
Abitibi-Témiscamingue | Ensemble du Québec | Régions ressources1 | Régions manufacturières | Régions urbaines | |
Indice de développement économique2 (2016) | 93,9 | 100 | 89,6 | 97,2 | 104,8 |
Indice de diversité industrielle3 (2017) | 15,2 | 100 | 31,1 | 86,3 | 85,6 |
Indice de remplacement (2017) | 76,8 | 88,9 | 65,7 | 76 | 111,9 |
Notes :
1. Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et Nord-du-Québec.
2. L’indice de développement économique permet d’analyser la réalité économique des régions. Un indice supérieur à 100 signifie que la région présente un niveau de développement économique supérieur à la moyenne québécoise.
3. L’indice de diversité industrielle retenu, l’indice de Hachman, mesure la similarité entre la structure industrielle selon l’emploi par industrie des régions et celle du Québec. Plus un indice se rapproche de 0, plus la structure de la région diffère de celle du Québec. Plus un indice se rapproche de 100, plus la structure industrielle de la région ressemble à celle du Québec.
L’INDICE DE DIVERSITÉ INDUSTRIELLE
Posons ensuite le regard sur un deuxième indice, soit l’indice de diversité industrielle qui se fonde sur l’emploi par industrie des régions et celle du Québec. Plus une économie serait diversifiée, moins elle serait vulnérable aux chocs économiques.
À la lumière du tableau, l’Abitibi-Témiscamingue fait piètre figure relativement à son indice de diversité industrielle par rapport à la moyenne provinciale (désignée par l’indice 100). Avec un indice fixé à 15,2, la région se positionne au 14e rang provincial. Aussi, l’indice se révèle deux fois moins élevé que celui pour l’ensemble des régions ressources. Or, en comparaison à la dynamique industrielle des autres régions ressources, l’Abitibi-Témiscamingue est la seule à afficher une amélioration, bien que très légère, de son indice de diversité industrielle (+0,3) par rapport à 2012.
La diversité industrielle d’un territoire peut dépendre de plusieurs facteurs, notamment la taille de la population, l’importance du capital humain, souvent associé au niveau d’éducation de la population ou encore, la structure industrielle liée aux ressources naturelles. Avec 14 % des emplois de la région dans le secteur primaire, la positionnant du coup au 1er rang provincial, la prédominance des ressources naturelles comme piliers économiques n’est pas étrangère à la faible diversité industrielle.
L’INDICE DE REMPLACEMENT
Dernier indice et non le moindre, l’indice de remplacement mesure le renouvellement du bassin de main-d’œuvre potentiel. Un indice de remplacement de 100 signifie que chaque personne qui s’apprête à se retirer du marché du travail (55 à 64 ans) est remplacée par une personne plus jeune (20 à 29 ans).
Sur une période de 10 ans, en Abitibi-Témiscamingue, cet indice est passé de 96,6 en 2007, soit près du seuil de « 1 pour 1 » à 76,8 en 2017. La région se positionne au 9e rang provincial, soit en milieu de peloton. À l’exception du Nord-du-Québec, toutes les autres régions ressources ont un indice de remplacement inférieur à celui de la région. Dans l’ensemble, entre 2007 et 2017, les régions ressources affichent la diminution la plus importante de cet indice, notamment en raison du vieillissement plus rapide de leur population.
Source : Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI). Portrait économique des régions du Québec – Édition 2018, 2018 et données de l’IDÉ de 2011 pour l’Abitibi-Témiscamingue et les régions ressources transmises par le ministère.