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Emploi et main-d'oeuvre
Les compétences et l'emploi
En Abitibi-Témiscamingue comme ailleurs, la rareté de la main-d’œuvre est sur toutes les tribunes. Bien que le défi des employeurs soit de dénicher la perle rare, le défi ne se résume pas qu’à une question de nombre. De fait, les employeurs relèvent un plus grand manque de talents et de compétences depuis une dizaine d’années. La rapidité avec laquelle le marché du travail change ne doit pas y être étrangère. Amorce d’une réflexion sur cet enjeu.
La connaissance du marché du travail repose entre autres sur l’analyse des professions selon leur niveau de compétences*. En 2016, près de 45 % des emplois de la région se concentraient dans les professions et métiers de niveau technique (formation collégiale, certaines formations professionnelles ou un programme d’apprentissage) et 23 % de niveau intermédiaire (formation de niveau secondaire ou formation spécifique à la profession). Ensuite, le tiers se répartissait entre les niveaux professionnel (universitaire), élémentaire (formation en cours d’emploi) et de gestion.
Le graphique illustre de manière éloquente la forte progression des professions de niveau de compétence technique sur une période de 20 ans. Ce constat peut s’expliquer par les exigences particulières des employeurs dans des secteurs névralgiques de l’économie régionale, tels que la vente et les services, les ressources naturelles et le domaine de la fabrication. À l’inverse, on constate un léger recul pour les professions avec des compétences intermédiaires.
Évolution de l’emploi selon le niveau de compétence
> Abitibi-Témiscamingue, 1996 à 2016
Notes : * Le niveau de compétence d’une profession se définit généralement par la durée et le genre d’études et de formation, l’expérience requise pour accéder à un emploi ainsi que la complexité des tâches et les responsabilités inhérentes à occuper un emploi.
Source : Statistique Canada, Enquête de la population active, 1996 à 2016.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
Les compétences essentielles
Au-delà du savoir acquis lors de la formation et des compétences techniques et spécifiques à la profession, on doit aussi mentionner les compétences essentielles parmi celles généralement recherchées par les employeurs. Ces dernières permettent à toute personne de vivre, étudier et travailler de même que de s’adapter aux changements, incluant ceux en milieu de travail. Les principales compétences essentielles sont :
- la lecture, la rédaction et le calcul
- l’utilisation de documents
- la communication orale
- le travail d’équipe
- la capacité de raisonnement
- l’informatique
- la formation continue
Rappelons que la communication orale, le travail d’équipe et la capacité de raisonnement sont les trois compétences essentielles les plus souvent mentionnées par les employeurs de la région lors de la sélection de candidates et de candidats.
Relativement aux autres, certains éléments méritent une attention particulière:
> En Abitibi-Témiscamingue, on peut extrapoler qu’environ 18 600 personnes âgées de 16 à 65 ans disposeraient de capacités très limitées en littératie, c’est-à-dire qu’elles pourraient repérer et traiter de l’information écrite dans de courts textes, mais auraient de la difficulté, par exemple, à intégrer au moins deux renseignements (trouver un numéro de téléphone d’un événement sur un site Web).
> Pareillement, quelque 21 100 personnes auraient de faibles compétences en numératie, c’est-à-dire qu’elles pourraient accomplir des opérations mathématiques simples, mais auraient de la difficulté à repérer une erreur dans un graphique.
> Quant aux aptitudes en résolution de problèmes dans des environnements technologiques, 49 500 personnes pourraient certes naviguer sur Internet, mais elles pourraient avoir de la difficulté à répondre à une demande de renseignement en ligne ou à réserver des salles de réunions pour une date donnée.
Enfin, qu’en est-il des efforts faits par les entreprises dans l’actualisation des compétences de leur personnel? Dans la région, près de 65 % des employeurs ont offert des activités de formation en 2014-2015. Les principales raisons invoquées visaient à améliorer la compétence des travailleurs (89 %), adapter la main-d’œuvre aux nouvelles technologies (54 %) et favoriser le maintien à l’emploi (50 %).
Sources : Emploi-Québec (2016). Enquête sur le recrutement, l’emploi et les besoins de formation dans les établissements au Québec (EREFQ), Rapport synthèse – Abitibi-Témiscamingue, Édition 2014-2015.
Institut de la statistique du Québec (2015). Les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques. Rapport québécois du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA).