L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Emploi et main-d'oeuvre , Innovation

Automatisation et emplois

— Mariella Collini

Une récente étude s’est penchée sur les travailleuses et travailleurs les plus vulnérables à l’automatisation, qui inclut la robotisation et l’intelligence artificielle.




À partir d’une méthodologie reconnue et éprouvée à l’échelle internationale, l’Institut du Québec définit la main-d’œuvre vulnérable à l’automatisation comme celle qui occupe des postes à haut risque – soit avec une probabilité de plus de 70 % d’être automatisés – et qui dispose de peu d’options pour se réorienter professionnellement à courte échéance, en raison notamment de son faible niveau de scolarité. Selon ces critères, environ 18 % de la main-d’œuvre québécoise travaille ou cherche un emploi dans l’une des 96 professions actuellement vulnérables à l’automatisation. Parmi les professions concernées figurent les caissières et caissiers, les serveuses et serveurs, les vérificatrices et vérificateurs comptables, les adjointes et adjoints administratifs ainsi que les opératrices et opérateurs de machines manufacturières ou les ouvrières et ouvriers spécialisés dans l’élevage.

L’analyse illustre que les emplois vulnérables se concentrent dans certaines grandes catégories professionnelles, soit celle de la Fabrication et les services d’utilité publique (55 %), suivie par celles des Ressources naturelles et agriculture (47 %), Affaires, finance et administration (25 %) ainsi que Ventes et services (25 %). L’étude précise que certains métiers ou certaines professions au sein d’une catégorie fortement vulnérable peuvent présenter aucune ou une très faible probabilité d’automatisation (p. ex. : coiffeuses et coiffeurs). De plus, certaines catégories professionnelles, comme l’enseignement, les services sociaux et communautaires ou les arts et la culture, ne comptent aucune profession fortement exposée à l’automatisation.

Les femmes et les jeunes de 15 à 24 ans représentent respectivement 52 % et 24 % de la main-d’œuvre vulnérable à l’automatisation, ce qui est une surreprésentation par rapport à leur part au sein de la main-d’œuvre québécoise (48 % et 13 % ). Pour les travailleuses et travailleurs de plus de 25 ans, ceux qui ne détiennent aucun diplôme sont les plus vulnérables, avec 27 % d’entre eux à occuper ou à chercher un emploi dans une profession fortement exposée à l’automatisation. Inversement, les personnes qui détiennent un diplôme collégial (14 %) ou universitaire (8 %) sont moins exposées.

L’étude propose des pistes d’action pour relever les défis d’adaptation liés à l’automatisation. Dans une région telle que l’Abitibi-Témiscamingue, où la main-d’œuvre se concentre dans certains secteurs plus vulnérables à l’automatisation et où le niveau de scolarité est généralement bas, l’une des pistes est de privilégier la formation et le développement des compétences pour permettre à la main-d’œuvre vulnérable de s’adapter aux évolutions technologiques. 

Source : Institut du Québec, Répercussions de l’automatisation et de l’IA sur la main-d’œuvre au Québec : Quels sont les travailleurs et travailleuses les plus vulnérables?, en collaboration avec le Centre des compétenceces futures, 2025. 



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