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Habitation , Pauvreté et inégalités
Ménages locataires en perspective
Basée sur l’Indice du logement locatif canadien (ILL), l’analyse des ménages locataires met en évidence d’importantes disparités de revenu, d’abordabilité et de surpeuplement au sein de différents groupes de la population dans les MRC de la région. Examen des conditions vécues par les ménages locataires pour favoriser une approche adaptée aux besoins.
Peu importe la MRC de résidence, les ménages locataires déclarent un revenu moyen total en deçà de celui des locataires de l’ensemble du Québec. Ce constat est le même, peu importe le genre du principal soutien du ménage.
Part du revenu attribuée au logement
Selon les MRC de la région, le revenu moyen des ménages locataires varie de 46 960 $ à 56 500 $ alors que ce même revenu déclaré est de 17 800 $ à 19 960 $ chez les ménages locataires appartenant au quartile le plus défavorisé. Tandis que le coût du logement1 représente de 14 % à 16 % du revenu de l’ensemble des ménages locataires, il accapare de 32 % à 41 % du revenu des ménages les plus défavorisés. Ce maximum est d’ailleurs atteint dans La MRC de la Vallée-de-l’Or, soit une proportion tout juste sous la moyenne québécoise (43 %).
Taux d’effort des ménages locataires selon le principal soutien du ménage
Il est considéré que les ménages paient trop cher pour se loger dès que la part de revenu accordée au logement dépasse 30 %. Peu importe la MRC, les femmes locataires étant le principal soutien du ménage sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes à occuper un logement inabordable. Leur proportion atteint plus du quart dans les MRC de La Vallée-de-l’Or et d’Abitibi, contre 20 % et moins pour les soutiens masculins qui consacrent 30 % et plus de leur revenu pour se loger.
Quel que soit le territoire de MRC, les ménages locataires dont le principal soutien financier est une personne aînée sont plus susceptibles de débourser 30 % et plus de leur revenu pour se loger. Le taux d’effort des ménages aînés atteint 36 % dans la MRC de La Vallée-de-l’Or, et varie de 18 % au Témiscamingue à 29 % à Rouyn-Noranda. Suivent les ménages dont le principal soutien est âgé de 45 à 64 ans pour une majorité des MRC de la région, soit Rouyn-Noranda, Abitibi-Ouest, La Vallée-de-l’Or et Témiscamingue. La MRC d’Abitibi se distingue par la plus forte proportion de jeunes ménages (15-29 ans) déboursant 30 % et plus de leur revenu (25 %).
Le taux d’effort pour se loger varie aussi selon le type de ménage. Les ménages non familiaux, qui comprennent les personnes seules ou les colocataires, présentent le taux d’effort le plus élevé dans toutes les MRC, avec des parts variant de 25 % à 29 %. Pour les ménages familiaux, les familles monoparentales sont plus nombreuses, en proportion, à devoir consacrer 30 % et plus de leur revenu pour se loger que les couples avec ou sans enfant. Dans les MRC d’Abitibi et de La Vallée-de-l’Or, environ 20 % des familles monoparentales dirigées par des mères déboursent 30 % et plus de leur revenu pour se loger, et à Rouyn-Noranda, il s’agit de 25 % des familles monoparentales qui sont dirigées par des pères.
Inadéquation du logement aux besoins
L’inadéquation s’illustre notamment par une situation de surpeuplement. Dans la région, 3 % des ménages locataires vivent dans un logement de taille insuffisante. Les familles monoparentales dirigées par des mères et par des pères ainsi que les couples avec enfant(s) se trouvent plus fréquemment dans une situation de surpeuplement. En voici un aperçu selon les territoires de MRC.
> Mère monoparentale : Abitibi et Vallée-de-l’Or : 13 %
> Père monoparental : Rouyn-Noranda et Témiscamingue : 16 %
> Couple avec enfants : Abitibi et Vallée-de-l’Or : 11 %
Les ménages autochtones des MRC de La Vallée-de-l’Or (13 %) et de Témiscamingue (10 %) sont respectivement 4 à 5 fois plus susceptibles de vivre dans un logement de taille inadéquate que les ménages locataires non autochtones des mêmes territoires.
Revenu moyen et part du revenu consacrée au logement des ménages locataires et taux d’effort selon diverses caractéristiques de la principale personne responsable du ménage
> MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, 2021
|
Tous |
Part du revenu pour le logement |
Ménages défavorisés |
Part du revenu pour le logement |
15-29 ans |
30-44 ans |
45-64 ans |
65 ans et plus |
Tous |
Abitibi |
56 500 $ |
15 % |
19 160 $ |
36 % |
25 % |
14 % |
21 % |
28 % |
22 % |
Abitibi-Ouest |
46 960 $ |
15 % |
17 800 $ |
32 % |
18 % |
14 % |
18 % |
25 % |
20 % |
La Vallée-de-l’Or |
55 300 $ |
16 % |
19 580 $ |
41 % |
15 % |
9 % |
18 % |
36 % |
21 % |
Rouyn-Noranda |
54 400 $ |
16 % |
19 690 $ |
35 % |
15 % |
12 % |
20 % |
29 % |
20 % |
Témiscamingue |
52 650 $ |
14 % |
19 200 $ |
34 % |
16 % |
7 % |
16 % |
18 % |
15 % |
Ensemble du Québec |
59 050 $ |
18 % |
19 840 $ |
43 % |
27 % |
17 % |
8 % |
37 % |
25 % |
Notes : 1. Les frais de logement comprennent le loyer, l’électricité, l’eau chaude, etc. Le loyer mensuel est autodéclaré par les ménages au moment du recensement.
Source : Indice du logement locatif canadien (ILL).