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Pauvreté et inégalités
Facettes de la pauvreté
L’indice de défavorisation matérielle et sociale (IDMS) mesure les inégalités socioéconomiques d’un territoire en tenant compte des caractéristiques des milieux de vie plutôt que des personnes. Le plus récent indice révèle que certaines MRC de l’Abitibi-Témiscamingue sont économiquement vulnérables, tandis que d’autres présentent des fragilités sociales marquées.
L'indice de défavorisation comprend deux dimensions, une matérielle et une sociale, qui peuvent être combinées. Afin de cerner les inégalités à l’échelle des MRC de la région, la défavorisation est analysée en référence aux quintiles de l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue (quintiles régionaux), ce qui permet de comparer les MRC. Le tableau indique le nombre et la proportion de personnes de chaque MRC vivant dans les secteurs les plus défavorisés de la région.
Défavorisation matérielle
D’après l’IDMS, la MRC d’Abitibi-Ouest se démarque des autres territoires de la région par une large part de sa population (39 %) vivant dans un milieu dont les conditions économiques (revenus, niveau de scola-rité, participation au marché du travail) sont généralement plus faibles comparativement à l’ensemble de la région. Les MRC de La Vallée-de-l’Or, d’Abitibi et de Témiscamingue présentent des proportions de population matériellement très défavorisées comparables à la moyenne de la région. La Ville de Rouyn-Noranda se distingue favorablement des autres MRC de la région, étant la moins fortement touchée par la défavorisation matérielle. De manière générale, le territoire bénéficie d’un marché du travail dynamique, d’une population plus scolarisée et d’une struc-ture économique diversifiée et moins vulnérable aux perturbations. Comme la MRC de La Vallée-de-l’Or se caractérise aussi par un caractère fortement urbain, le poids démographique des communautés autochtones, qui sont souvent confrontées à des conditions économiques précaires, peut expliquer la proportion plus élevée de population plus défavorisées au plan matériel.
Défavorisation sociale
La défavorisation sociale est plus prononcée sur les territoires de Rouyn-Noranda, d’Abitibi et de La Vallée-de-l’Or. On observe généralement que le tissu social des populations urbaines présente une plus grande fragilité, notamment en raison de la prévalence de la monoparentalité ou de personnes vivant seules. À l’inverse, les MRC d’Abitibi-Ouest et de Témiscamingue présentent des proportions de population socialement très défavorisée moins élevées que la moyenne régionale.
Défavorisation combinée
En combinant la défavorisation matérielle et sociale, la MRC d’Abitibi-Ouest détient la plus forte proportion de population vivant dans des milieux fortement défavorisés, avec 29 %. Suivent les MRC de La Vallée-de-l’Or et d’Abitibi, où 22 % de la population forme le groupe le plus défavorisé. Les MRC de Témiscamingue et de Rouyn-Noranda affichent les plus faibles proportions de population vivant dans un milieu fortement défavorisé, soit approximativement 15 %.
Évolution de la défavorisation
Entre 2016 et 2021, l’IDMS affiche des variations notables dans les différentes MRC de la région. Au Témiscamingue, la proportion de la population fortement défavorisée a diminué de près de 10 points de pourcentage, ce qui témoigne principalement du renforcement des liens sociaux au sein du milieu. La Vallée-de-l’Or voit aussi une légère amélioration de l’IDMS (-2,4 points), grâce à une embellie des conditions matérielles. Inversement, la défavorisation s’est accentuée dans la MRC d’Abitibi (+9 points), où on note une hausse de la part de popu-lation fortement défavorisée socialement. Pour la Ville de Rouyn-Noranda et la MRC d’Abitibi-Ouest, l’IDMS est resté relativement stable, suggérant une constance des conditions sociales et matérielles des milieux de vie de ces populations.
Distribution de la population défavorisée1 selon les dimensions de l’indice de défavorisation
> MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, 2021
|
IDMS de 2021 |
IDMS de 2016 |
|||||||
Population couverte par l’indice2 |
Défavorisation matérielle |
Défavorisation sociale |
Défavorisation combinée |
Défavorisation combinée |
|||||
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
||
Abitibi |
22 430 |
4 623 |
20,6 % |
5 442 |
24,3 % |
4 902 |
21,9 % |
2 973 |
13,3 % |
Abitibi-Ouest |
19 695 |
7 644 |
38,8 % |
2 139 |
10,9 % |
5 781 |
29,4 % |
5 719 |
28,9 % |
La Vallée-de-l’Or |
41 579 |
8 414 |
20,2 % |
8 936 |
21,5 % |
9 316 |
22,4 % |
10 274 |
24,8 % |
Rouyn-Noranda |
39 699 |
3 991 |
10,1 % |
10 206 |
25,7 % |
5 747 |
14,5 % |
5 887 |
14,9 % |
Témiscamingue |
15 244 |
3 232 |
21,2 % |
1 068 |
7,0 % |
2 334 |
15,3 % |
3 859 |
24,8 % |
Abitibi-Témiscamingue |
138 647 |
27 904 |
20,1 % |
27 791 |
20,0 % |
28 080 |
20,3 % |
28 712 |
20,7 % |
Notes : 1. Quintile régional le plus défavorisé. 2. L’indice de défavorisation est calculé au niveau géographique de l’aire de diffusion, le plus petit pouvant permettre la diffusion des données de recensement. Il n’est pas possible d’assigner un indice de défavorisation pour toutes les aires de diffusion, notamment pour celles comprenant une forte part de la population vivant en ménages collectifs ou encore pour celles où les données ne sont pas disponibles. Ainsi, l’indice de défavorisation couvrait 94 % de la population régionale en 2021 et 95 % en 2016.
Source : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), à partir des données des recensements de 2021 et 2016 [en ligne].