L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Autochtones

Horizons économiques : défis et progrès

— Mariella Collini

En 2021, 9 160 personnes ayant déclaré une identité autochtone1 résidaient en Abitibi-Témiscamingue, dont 6 310 disaient appartenir à une Première Nation (69 %). Les données montrent des écarts socioéconomiques persistants entre les populations autochtone et non autochtone, mais aussi entre les membres des Premières Nations selon leur lieu de résidence.




SCOLARITÉ
La sous-scolarisation demeure un défi important pour la population autochtone âgée de 25 à 64 ans dans la région, où près du tiers ne détient aucun diplôme (32 %), comparativement à 18 % pour la population non autochtone. Les Premières Nations présentent un taux légèrement plus élevé (35 %), atteignant 42 % pour les membres vivant dans les communautés territoriales, contre 29 % pour ceux en milieu urbain. Sur une période de cinq ans, la situation en matière de scolarisation s’est améliorée, avec une diminution de la proportion de sans diplôme chez les Autochtones (-8 points) et les Premières Nations (-3 points).

Au chapitre de la diplomation collégiale ou universitaire (baccalauréat et diplôme supérieur), 22 % des Autochtones et 21 % des membres des Premières Nations détiennent un tel diplôme, et cette proportion est de 24 % pour ceux vivant en milieu urbain. Ces chiffres demeurent inférieurs au taux de 34 % observé chez la population non autochtone de la région. Par ailleurs, peu importe le groupe concerné et le plus haut niveau de scolarité atteint, les taux régionaux accusent tous un retard comparativement à l’ensemble du Québec.

Les DONNÉES

La contribution économique des Autochtones est souvent réduite à leur participation au marché du travail ou à leurs revenus issus d’une activité économique formelle, ce qui exclut des activités culturelles réalisées à des fins de subsistance ou non, comme la chasse, la pêche ou l’artisanat. Pour mieux refléter cette réalité, les données sur l’emploi et le revenu doivent considérer divers paramètres : emplacement géogra-phique, vie en communauté territo-riale ou en milieu urbain, présence d’industries ou de commerces à proximité, travail saisonnier lié à la disponibilité des ressources, etc.

EMPLOI
La participation au marché du travail représente également un défi, avec un taux d’emploi de 49,7 % chez les Autochtones, comparativement à 60,2 % pour la population non autochtone de la région. Les membres des Premières Nations affichent un taux d’emploi plus bas, à 46,7 %, avec une différence marquée entre ceux vivant dans les communautés territoriales (42,8 %) ou en milieu urbain (49,9 %). Le taux de chômage est deux fois supérieur pour les Autochtones (11,1 %) et les membres des Premières Nations (12,4 %), que les personnes vivent dans une communauté territoriale (13,7 %) ou en milieu urbain (11,6 %) comparativement au taux des non-Autochtones (5,3 %). Les taux observés chez les groupes autochtones de la région sont moins favorables que ceux de leurs homologues à l’échelle du Québec.

Malgré ces difficultés, la situation de l’emploi des Autochtones dans la région s’est améliorée par rapport à 2016, avec une augmentation du taux d’emploi (+8 points) et une diminution du taux de chômage (-6,2 points). Les membres des Premières Nations ont connu une amélioration encore plus marquée, avec une hausse du taux d’emploi de dix points et une diminution du taux de chômage de neuf points.

Les obstacles à l’emploi incluent notamment la qualité et l’accès à l’éducation, l’isolement géographique, la pauvreté, les conditions de logement et la discrimination.

REVENU
De manière générale, les revenus médians des membres des Premières Nations vivant dans une communauté territoriale sont inférieurs à ceux des personnes autochtones, non autochtones ainsi que celles vivant en milieu urbain dans la région. À titre d’exemple, le revenu d’emploi médian de la main-d’œuvre vivant dans une communauté territoriale est de 21 000 $, comparativement à 31 400 $ pour celle vivant en milieu urbain, soit un écart de 10 400 $. Les revenus dans la région sont inférieurs à ceux de leurs homologues au Québec, à l’exception des Premières Nations vivant en milieu urbain, dont le revenu est comparable (-200 $).

Pour en savoir plus, consulter notre fiche intitulée Recensement 2021 – Population autochtone et nos tableaux à l’onglet « Autochtones ».

Note : 1. L’identité autochtone réfère aux personnes qui s’identifient comme étant Premières Nations, Métis et Inuit.
Sources : Statistique Canada, Recensement de 2021, Profil cible (CO-1820, Tableau 3) et de l’Observatoire (2019), à partir de Recensement de 2016.



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