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Pauvreté et inégalités
Pallier la faim
Le dernier Bilan-Faim montre que l’insécurité alimentaire gagne du terrain dans la région comme au Québec. Portrait du réseau régional en sécurité alimentaire.
En mars 2023, 11 708 personnes de la région ont eu recours à une banque alimentaire pour subvenir à leurs besoins, soit un nombre trois fois plus élevé qu’avant la pandémie. Les défis liés à l’accessibilité économique et géographique à une saine alimentation sont au cœur des préoccupations des organismes et des concertations en sécurité alimentaire de la région.
Le réseau régional en sécurité alimentaire repose sur deux Moissons régionales, le Centre de bénévolat de la Vallée-de-l’Or (CBVO) et la Ressourcerie Bernard-Hamel (RBH), qui fournissent des denrées à la population des cinq MRC. Elles s’appuient sur des comptoirs alimentaires qui redistribuent des denrées à leur population locale et pour certains, vers une trentaine d’organismes locaux affiliés qui offrent divers services d’aide alimentaire (cuisines collectives, repas communautaires, etc.).
L’enquête menée auprès des Moissons régionales et des comptoirs alimentaires met de l’avant la robustesse du réseau régional d’aide alimentaire, grâce à sa couverture adéquate de la desserte en denrées sur l’étendue du territoire, mais aussi à la notoriété des organisations, qui facilitent la relation avec les usagers ainsi qu’avec les différents partenaires.
L’absence de financement récurrent est le principal obstacle des organismes d’aide alimentaire, devenant un frein à la réalisation de leur mission. Trois autres grands défis et enjeux émergent des propos :
1. L’accessibilité aux denrées pour diverses clientèles vulnérables et les coûts liés au transport, tant en milieu urbain que rural.
2. Les ressources humaines en contexte de pénurie de main-d’œuvre.
3. La variabilité de l’approvisionnement.
Des recommandations visent à renforcer la résilience du réseau régional d’aide alimentaire pour assurer une réponse adaptée aux besoins de la population. Le rapport relève la mise en place des conditions de réussite -clarification des rôles, coordination entre les différents niveaux de soutien alimentaire et appui aux concertations territoriales - pour assurer un leadership et une collaboration régionale en vue de traiter de dossiers communs. Les dossiers consistent à sécuriser un financement stable et récurrent, d’améliorer l’accessibilité des denrées, notamment en réduisant les coûts de transport et en stabilisant l’approvisionnement, de renforcer les capacités des personnes bénévoles et salariées, d’accompagner l’autonomie et le développement des compétences en saines habitudes alimentaires des personnes vulnérables ainsi que d’adapter l’aménagement du territoire et les milieux de vie pour garantir un accès à une alimentation saine et abordable.
Source : Christine Bédard, Mariella Collini et Mélanie Perreault, Portrait du réseau régional en sécurité alimentaire de l’Abitibi-Témiscamingue - Rapport intégral et abrégé, Centraide Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec (ATNQ), 2023.