L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Emploi et main-d'oeuvre

Couverture syndicale

— Mariella Collini

Au fil des décennies, le mouvement syndical s’est diversifié au même rythme que la transformation du marché du travail. Plus récemment, la pandémie a attisé diverses problématiques des conditions de travail dans plusieurs secteurs d’activité. Portrait de la présence syndicale en Abitibi-Témiscamingue depuis les dix dernières années.




Selon l’Enquête de la population active (EPA), un peu plus de 24 000 personnes salariées avaient des conditions de travail régies par des conventions collectives ou étaient membres d’un syndicat en Abitibi-Témiscamingue en 2020, ce qui représente un taux de présence syndicale1 de près de 40 %. Entre 2010 et 2020, l’emploi syndiqué a progressé timidement (+0,4 %) dans la région, alors que l’emploi non syndiqué a régressé de -5 %. Au Québec, la croissance de l’emploi s’est produite tant pour l’emploi syndiqué que non syndiqué au cours de cette même période. Le taux de présence syndicale au Québec s’est généralement maintenu au-dessus de 39 %, pour atteindre près de 40 % en 2020. Au tournant des années 2000, le taux de présence syndicale était plus élevé en Abitibi-Témiscamingue comparativement à celui du Québec. Ce n’est plus le cas depuis 2010 : le taux provincial a devancé à maintes reprises le taux régional.

ET L’IMPACT COVID?

Entre 2019 et 2020, bien que l’emploi syndiqué ait perdu quelques emplois, les pertes ont été plus fortes dans l’emploi non syndiqué dans la région, d’où un taux de présence syndicale ayant passé de 36,9 % à 39,6 %. La stabilité des emplois dans des secteurs â forte présence syndicale tels que les services d’enseignement, les administrations publiques et les soins de santé et d’assistance sociale en est fort probablement l’explication.

En Abitibi-Témiscamingue, le taux de présence syndicale des femmes dépasse systématiquement celui des hommes. Avec un bond de 2 points de pourcentage par rapport à 2010, le taux s’élève à 44 % chez les femmes en 2020. Il est toutefois demeuré stable à 35 % chez les hommes. Au Québec, le taux de présence syndicale des femmes (41 %) dépasse celui des hommes (39 %) depuis 2016. Des tendances de fond au Québec peuvent expliquer ces constats : l’emploi syndiqué croît principalement dans le sec-teur public, à forte prédominance féminine, alors que les secteurs des services publics, de la fabrication et de la construction enregistrent les plus fortes diminutions du taux de présence syndicale2.

Au chapitre salarial, les employés syndiqués demeurent mieux rémunérés (30,74 $) que les non-syndiqués (26,91 $) dans la région, ce qui représente un écart positif d’environ 13 %. L’écart salarial est encore plus marqué pour les femmes syndiquées que non syndiquées (+21 %), alors que ce dernier l’est un peu moins entre les hommes syndiqués et non syndiqués (+8 %). Le salaire horaire moyen des femmes syndiquées demeure 10 % inférieur à celui de leurs confrères masculins, ce qui est quand même beaucoup moins que l’écart salarial existant entre les femmes et hommes non syndiqués (-23 %). Sur une période de 10 ans, la croissance du salaire horaire a été moins importante pour les salariés syndiqués (+29 % ) que les non-syndiqués (+52 % ) dans la région. Enfin, le salaire horaire des employés syndiqués (sexes réunis) de la région s’est apprécié au même rythme que celui de leurs homologues québécois (28 %).  

Salaire horaire des employés syndiqués et non syndiqués, selon le sexe
> Abitibi-Témiscamingue, 2020 et variation salariale entre 2010 et 2020

 

Sexes réunis

Hommes

  Femmes

Tous les emplois

28,43 $

30,82 $

25,81 $

Variation 2020/2010

41,5 %

42,9 %

40,5 %

Syndiqués

30,74 $

32,51 $

29,19 $

Variation 2020/2010

28,8 %

32,6 %

25,5 %

Non syndiqués

26,91 $

29,89 $

23,11 $

Variation 2020/2010

51,7 %

49,6 %

55,7 %

Notes : 1. Le taux de présence syndicale correspond au pourcentage de personnes visées par une convention collective ou un syndicat par rapport à l’ensemble des salariés (excluant les travailleurs indépendants). Il se distingue du taux de syndi-calisation qui reflète la portion des salariés étant membres en règle d’un syndicat. 

2. Institut de la statistique du Québec, Portrait de l’emploi syndiqué et de la présence syndicale au Québec, 2019 et MTESS, La présence syndicale au Québec et au Canada en 2019, 2020.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active (EPA), commande spéciale d’Emploi-Québec (tableau Salaire_A). Traitement et compilation : Observatoire Abitibi-Témiscamingue.

 

 

 



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