L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Femmes - Hommes

Être femme en Abitibi-Témiscamingue

— Mariella Collini

Au cours des derniers mois, la crise sanitaire a mis en lumière la contribution essentielle des femmes, à la maison comme au sein de plusieurs sphères publiques de première ligne. En cette Journée internationale des femmes, voici un bref survol de quelques réalités qu’elles vivent au quotidien.




En 2020, les femmes étaient au nombre de 72 472 en Abitibi-Témiscamingue, ce qui représente un peu moins de la moitié de la population de la région (49 %).

Réalités familiales

Bien que la répartition des responsabilités familiales tende vers un meilleur équilibre, diverses études indiquent  que les disparités restent grandes entre les pères et les mères quant au partage des tâches domestiques, des soins et de l’éducation des enfants. Autre réalité familiale, les familles monoparentales de la région sont majoritairement dirigées par la mère (68 %). À cet égard, les mères vivant seules avec leur(s) enfant(s) sont plus touchées par la pauvreté, avec un taux de faible revenu de 30 % contre 17 % pour les pères à la tête d’une famille monoparentale.

Marché du travail

En 2020, les femmes représentaient 48 % de la main-d’œuvre régionale occupée âgée de 25 à 64 ans. Leur taux d’emploi était légèrement supérieur (73,9 %) à celui des Québécoises (72,5 %). Or, des disparités subsistent entre les sexes. Le taux d’emploi des femmes (25 à 64 ans) demeure 4,4 points de pourcentage inférieur à celui des hommes dans la région (6,3 pt en moins pour les femmes du Québec). Autre élément significatif, que ce soit par choix ou non, les femmes sont surreprésentées dans des emplois à temps partiel, plus souvent à statut précaire et faiblement rémunérés. Dans la région, elles occupaient 73 % de tous les emplois à temps partiel, soit une part plus importante que leurs consoeurs québécoises (69 %).

En raison de la pandémie qui a frappé de plein fouet le marché du travail, on compte 7 500 pertes nettes d’emploi parmi la population occupée âgée de 25 à 64 ans de la région en 2020. Environ 2 600 de ces emplois étaient occupés par des femmes, ce qui correspond à un peu plus d’un emploi perdu sur 3. Les emplois perdus à temps partiel l’ont été essentiellement chez les femmes. Au Québec, 57 % des emplois perdus étaient occupés par des femmes.

Scolarité et revenu d’emploi

Dans la région, les femmes âgées de 25 à 64 ans sont proportionnellement moins nombreuses à détenir un diplôme d’études postsecondaires (62 %) que leurs homologues québécoises (70 %). Globalement, les femmes de la région se regroupent majoritairement dans les domaines de la santé et des services sociaux, du commerce de détail, de l’éducation, de l’hébergement et restauration et de la fonction publique..

En 2019, le revenu d’emploi moyen des femmes (25-64 ans) de la région se fixait à 43 388 $, ce qui est inférieur à celui des femmes du Québec (46 406 $) et des hommes de la région (72 647 $). L’écart de revenu d’emploi moyen entre les sexes s’avère nettement plus important dans la région que partout ailleurs au Québec. Dans la région, les femmes touchent 60 % du revenu d’emploi des hommes, alors que les femmes québécoises gagnent plutôt 75 % du revenu d’emploi des hommes.

Bien-être et santé

Divers obstacles peuvent freiner l’épanouissement des femmes dans leur maternité et engendrer une certaine vulnérabilité chez les enfants auxquels elles donnent naissance. L’Abitibi-Témiscamingue se démarque par une proportion plus élevée de naissances qu’au Québec de mères faiblement scolarisées, soit ne détenant pas de diplôme d’études secondaires (13 % c. 6 %) et de jeunes mères âgées de moins de 20 ans (3,6 % c. 1,6 %).

Bien que l’on entende beaucoup plus parler de santé mentale depuis quelques mois, un écart en la matière existait déjà avant la pandémie. En effet, il y a davantage de femmes dans la région qu’au Québec qui ont été diagnostiquées en 2017-2018 pour des troubles de santé mentale (17 % c. 12 %).

En conclusion, malgré que les conditions des femmes se soient améliorées au cours des dernières décennies, la pandémie aura remis sur la sellette certains enjeux qui subsistent en vue d’atteindre l’équité, tels que tels que la conciliation famille-(télé) travail, l’accès à des services de garde en nombre suffisant et à coût abordable ou l’amélioration des conditions de travail.

Sources : Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada, Évolution de la parti-cipation des parents aux tâches domestiques et aux soins des enfants de 1986 à 2015, SOM, Sondage sur la coparentalité, juillet 2020, Statistique Canada, Enquête sur la population active (2020) et Recensement de 2016 et Centre intégré de la santé et des services sociaux, Déterminants de la santé et État de santé.



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