L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Démographie , Développement régional , Immigration

Mystérieuse Abitibi-Témiscamingue

— Mariella Collini

L’Abitibi-Témiscamingue est enveloppée de mystère pour un bon nombre de Québécoises et Québécois, selon de récents sondages. Huit personnes québécoises sur dix avouent détenir une connaissance limitée de la région, et dont plus de la moitié d’entre elles admettent très mal la connaître. Pour qui la région revêt-elle un si grand mystère?




Plus les personnes résident loin de la région, plus le mystère témiscabitibien reste entier. La méconnaissance1 de la région est particulièrement élevée chez les personnes sondées résidant dans l’est (88 %) et le centre (84 %) du Québec ainsi que dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec (84 %) et celle de Montréal (83 %). Les personnes de la région montréalaise sont les plus nombreuses à avouer n’avoir jamais entendu parler de la région avant de répondre aux sondages. Si le voile sur le mystère est légèrement levé pour les personnes résidant dans les régions de l’ouest2, 76 % affirment tout de même mal ou très mal connaître la région.

LES SONDAGES
Deux sondages de notoriété de l’Abitibi-Témiscamingue ont été réalisés par la firme Léger à la demande d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue. Un sondage s’est déroulé du 11 au 13 novembre 2022 et un second, du 22 au 29 mars 2023. Le deuxième sondage s’inscrit dans le sillage de la campagne Bâtir ses rêves. Les sondages ont été menés auprès de 1 001 personnes du panel Léger. Par souci de comparabilité, les résultats présentés excluent les personnes vivant en Abitibi-Témiscamingue au moment du premier sondage. 

Comme l’Abitibi-Témiscamingue est méconnue, la plupart de ses villes sont elles aussi enveloppées d’un certain mystère. Rouyn-Noranda et Val-d’Or sont celles qui trouvent le plus grand écho (au-delà de 55 %), suivies de Témiscaming, Amos, La Sarre et Malartic (entre 21 % et 49 %). Les personnes de la RMR de Montréal ont eu le plus de difficulté à reconnaître les villes de la région, tandis que celles de la RMR de Québec ont le mieux réussi.

L’Abitibi-Témiscamingue dans l’imaginaire
Lorsqu’on interroge les gens sur les premiers mots associés à l’Abitibi-Témiscamingue, la perception générale est celle d’une région éloignée. Cette caractéristique est plus souvent évoquée par les personnes résidant dans l’une des régions du centre3 ainsi que par celles qui ont un faible degré de connaissance de la région. La proximité de la nature, avec ses forêts et ses parcs nationaux, occupe la deuxième place, suivie de près par l’industrie minière. Les conditions hivernales (neige, froid, hivers longs) sont mentionnées par une autre portion des personnes sondées. Fait à noter, les gens qui prétendent mieux connaître la région mettent en avant les beaux paysages plutôt que la rigueur du climat hivernal.

Attractive? Et si oui, pour qui?
En ce qui concerne l’attractivité de la région, moins de la moitié des personnes qui connaissent minimalement la région estiment que l’Abitibi-Témiscamingue offre un milieu où il fait bon vivre et travailler, et ce, tant pour un(e) professionnel(le), qu’un(e) jeune diplômé(e) ou qu’un(e) nouvel(le) immi-grant(e). La capacité d’attraction de la région augmente selon le degré de connaissance, alors qu’entre 53 % et 62 % des personnes ayant une bonne connaissance de la région la jugent attrayante pour les différentes clientèles comparativement à entre 31 % et 35 % pour celles qui ne la connaissent pas. Le constat est similaire pour celles qui ont été exposées à la campagne Bâtir ses rêves, qui estiment que la région pourrait être attrayante pour de jeunes diplômés (55 %) et des personnes issues de l’immigration (51 %). Peu importe le sondage, l’Abitibi-Témiscamingue semble moins attractive pour un(e) professionnel(le) en milieu de carrière (45 % et moins).

La perception défavorable de l’Abitibi-Témiscamingue en tant que milieu de vie est attribuée à son éloignement géographique (65 %). Ensuite, la région souffre d’une offre limitée d’activités (loisirs, culture, etc.) et de services (santé, éducation, commerciaux). Plus d’une personne sur cinq (22 %) estime que la région offre peu d’opportunités d’emploi, alors que 3 % perçoivent un manque de logements. Si le quart des personnes estiment qu’elles pourraient déménager dans une autre région au cours des cinq prochaines années, l’Abitibi-Témiscamingue figure tout en bas de la liste des futures nouvelles régions de résidence.  

Notes : 1. Bonne connaissance : les gens ont déjà vécu dans la région, l’ont visitée ou connaissent quelqu’un qui y vit. Connaissance limitée : entendu parler de la région, mais sans l’avoir visitée ou sans connaître quelqu’un qui y vit. 2. Outaouais, partie non RMR des régions de Lanaudière, Laurentides et Montérégie. 3. Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et parties non RMR de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Sources : LÉGER, Notoriété et attrait de l’Abitibi-Témiscamingue - Volet 1 : pré-campagne et Volet 2 : Évaluation postcampagne, 2022 et 2023. 



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