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Économie
Travailler dans le milieu de la construction
De récentes statistiques sur l’industrie de la construction révèlent de bonnes nouvelles pour ce secteur névralgique de l’économie de l'Abitibi-Témiscamingue. Après le ralentissement noté en 2020, les volumes d’heures effectués sur les chantiers de construction de la région ainsi que par la main-d’œuvre domiciliée ici s’affichent parmi les plus élevés des dix dernières années.
En 2022, 3 355 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction de la région étaient assujettis à la Loi R-201 administrée par la Commission de la construction du Québec (CCQ), générant une masse salariale de 151,4 M$. Alors qu’on note une augmentation de l’effectif dans l’industrie de la construc-tion à l’échelle du Québec (+3,6 %), l’Abitibi-Témiscamingue affiche plutôt une légère diminution de la force de travail (-1,7 %). Toutefois, bien que les personnes salariées soient moins nombreuses dans la région, elles ont travaillé plus de 3,1 M d’heures en 2022, ce qui représente une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente (+7 % au Québec). Environ 93 % de ce volume d’heures a été effectué en Abitibi-Témiscamingue, laissant place à un volume d’heures travaillées à l’extérieur de 7 %, principalement à la baie James, dans le Grand Montréal et sur la Côte-Nord.
Toujours couverts par la Loi R-20, les chan-tiers de construction situés en Abitibi-Témiscamingue ont généré 3,6 M d’heures de travail, soit une augmentation substan-tielle de 11 % par rapport à 2021 (+7 % au Québec). Cette augmentation est attribuable à la hausse d’activité au sein des secteurs institutionnel et commercial (+11 %) ainsi qu’industriel (+41 %), puisqu’un recul de l’activité était enregistré dans les secteurs du génie civil et voirie (-7 %) ainsi que du résidentiel (-3 %). Pour une deuxième année consécutive, le secteur institutionnel et commercial a battu le record d’heures travaillées établi l’année précédente. Du volume d’heures travaillées sur l’ensemble des chantiers situés dans en Abitibi-Témiscamingue, la main-d’œuvre régionale en a accaparé 82 %. Les heures restantes ont été effectuées par des travailleuses et travailleurs provenant notamment du Grand Montréal, de Québec, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Mauricie (14 %).
Tant pour le volume d’heures travaillées par la main-d’œuvre régionale que pour celui effectué sur les chantiers de construction de la région, l’Abitibi-Témiscamingue affichait en 2022 la deuxième plus belle performance de la décennie.
MIXITÉ EN CHANTIER
En 2022, la part des femmes actives dans l’industrie de la construction de l’Abitibi-Témiscamingue régie par la loi R-20 s’élevait à 4,8 %, surpassant la part québécoise, de 3,6 %. Il s’agit de 28 femmes de plus dans la région qu’en 2021, pour un total de 158. Toutes les régions ont vu leur nombre de femmes actives augmenter sur les chantiers de construction. Quant au volume de personnes autochtones actives dans l’industrie, il a augmenté partout sauf en Abitibi-Témiscamingue. La main-d’œuvre autochtone représente désormais 1,9 % de l’ensemble des effectifs de la construction, comparativement à 2,4 % en 2021. La part régionale est tout de même deux fois plus élevée que la proportion québécoise (0,8 %).
Source : Commission de la construction du Québec (CCQ), Statistiques annuelles de l’industrie de la construction 2022.
ACCÈS À L’INDUSTRIE
Au Québec, pour travailler dans l’industrie de la construction assujettie à la Loi R-20, il faut détenir un certificat de compétence d’apprenti (CCA), d’occupation (CCO) ou de compagnon (CCC). Si la CCQ privilégie l’accès des personnes diplômées aux chantiers de construction, l’état des bassins de main-d’œuvre peut permettre à des personnes candidates sans diplôme d’obtenir un certificat, avec certaines obligations de formation. Un bassin de main-d’œuvre est ouvert dès qu’il y a une situation de pénurie, soit lorsque moins de 5 % de la main-d’œuvre apprentie ou exerçant une occupation est disponible dans une région.
En 2022, 425 certificats d’apprenti ou d’occupation ont été délivrés dans la région en 2022, en hausse de 59 % par rapport à 2018. Un nombre de 128 certificats a été décerné à des personnes diplômées, représentant 30 % des émissions. Il s’agit d’une hausse de 11 % par rapport à 2018. Quant à la délivrance de certificats par le truchement de l’ouverture de bassins de main-d’œuvre, leur nombre a pratiquement doublé, passant de 152 en 2018 à 297 en 2022. Représentant 70 % des certificats, cette voie d’accès à l’industrie occupe une part plus importante en 2022 qu’il y a 3 ou 5 ans (entre 57 % et 61 %).
Émissions de certificats de compétence apprenti ou de compétence occupation
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2018 à 2022
|
Abitibi-Témiscamingue |
||
Avec diplôme |
Sans diplôme |
Total |
|
2018 |
115 |
152 |
267 |
2019 |
119 |
182 |
301 |
2020 |
76 |
121 |
197 |
2021 |
105 |
264 |
369 |
2022 |
128 |
297 |
425 |
|
Ensemble du Québec |
||
2018 |
7 172 |
9 251 |
16 423 |
2019 |
6 653 |
12 195 |
18 848 |
2020 |
4 749 |
10 101 |
14 850 |
2021 |
5 732 |
14 749 |
20 481 |
2022 |
6 500 |
15 081 |
21 581 |
Source : Commission de la construction du Québec (CCQ), Études de crédits - 2018-2019 à 2023-2024.
Pour les données de l’industrie de la construction de la région, consultez l’onglet Économie de notre site Web.
Source : 1. Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction.
Commission de la construction du Québec (CCQ), Statistiques annuelles de l’industrie de la construction - 2022 (et années antérieures).