L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Agriculture et agroalimentaire

État des lieux du bioalimentaire

— Nancy Ross

Le récent profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec1 présente un tour d’horizon de cette industrie dans la région en 2021.




L’industrie bioalimentaire, qui représente 4 % du PIB de la région, inclut les secteurs de la restauration, du commerce de détail, de la transformation bioalimentaire, de l’agriculture et du commerce de gros. L’apport du bioalimentaire à l’emploi est de 9 % (6 500 emplois). Le secteur de la restauration occupe le 1er rang (40 % des emplois), suivi de près par le commerce de détail (38 %), tandis que les autres secteurs représentent chacun 6 à 8 % des emplois.

L’industrie bioalimentaire doit composer avec une diminution de l’accessibilité aux produits agricoles, accentuée par le contexte pandémique et la géopolitique mondiale, confirmant l’importance d’établir un circuit bioalimentaire de proximité au Québec. La chaîne d’approvisionnement devra davantage compter sur l’apport des producteurs agricoles de la région, qui font également face à de nombreux défis comme l’augmentation des coûts de production et la hausse des intérêts dans un contexte inflationniste. D’après l’Union des producteurs agricoles (UPA)2, chaque point de pourcentage de hausse de taux d’intérêt coûte 250 M$ à l’agriculture québécoise. Notons aussi l’endettement agricole qui a doublé en dix ans.

Par ailleurs, alors que la région a connu une augmentation du nombre d’exploitations agricoles, passant de 576 en 2020 à 599 en 2021, la pénurie de main-d’œuvre touche plusieurs secteurs du bioalimentaire. Le guichet de Québec Emplois indiquait plus de 1 070 postes affichés reliés au secteur bioalimentaire dans la région entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 20223.

CERNER LES DÉFIS
En 2022, une étude4 documentait l’appréciation des infrastructures régionales au service des entreprises agricoles et agroalimentaires. Parmi les difficultés évoquées notons le manque d’accès aux intrants agricoles et les coûts élevés de transport, la baisse des revenus, le manque de service d’abattage et de transformation pour de nombreux produits agroalimentaires dans la région, le manque de commerces locaux en milieu rural ainsi que la limitation des kiosques dans les marchés publics et le caractère non permanent de ces infrastructures. Les 110 répondants se sont montrés favorables à l’établissement d’un pôle bioalimentaire régional à 80,5 %. Ce pôle aurait pour fonction de regrouper les différents services de condition-nement, de transformation, de distri-bution et de mise en marché des produits régionaux.

Sources : 

1. MAPAQ, Profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec - Estimations pour 2021, 2022.
2. Union des producteurs agricoles, site Web, août 2022.
3. Services Québec, Placement en ligne, traitement de l’Observatoire.
4. Forest Lavoie Conseil Inc., Répertoire des infrastructures régionales au service des entreprises agricoles et agroalimentaires, Bureau fédéral de Sébastien Lemire, 2022.

 

 

 

 



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