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Culture
Investissements en culture
Malgré diverses mesures de soutien au milieu culturel lors de la pandémie, le retard de l’Abitibi-Témiscamingue par rapport au Québec en matière de dépenses de l’administration publique québécoise en culture est frappant, comme en témoignent de récentes données de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec.
La pandémie a marqué un virage majeur dans la manière dont les fonds publics ont été dirigés vers la culture par l’administration publique québécoise. Des programmes d’aide d’urgence ont été mis en place pour soutenir les artistes, les travailleuses et travailleurs culturels ainsi que les organisations confrontés à des difficultés financières (fermetures d’établissements, annulations d’événements, restrictions de rassemblement, etc.).
Si les dépenses directes consacrées à la culture par l’administration publique québécoise affichent une croissance continue depuis plusieurs années en Abitibi-Témiscamingue, les variations enregistrées depuis le début de la pandémie (2020-2021 et 2021-2022) s’avèrent en deçà de celles enregistrées dans la province. Pour l’exercice 2021-2022 dans la région, les dépenses totalisent 21,2 M$, représentant une augmentation de 3,7 % par rapport à l’année précédente, qui elle-même avait connu une hausse de 3,5 % par rapport à l’année prépandémique, soit 2019-2020. Au Québec, les dépenses ont augmenté de 0,9 % en 2021-2022 par rapport à l’exercice précédent, et de 27 % en 2020-2021 par rapport à l’année 2019-2020. Globalement, le milieu culturel de l’Abitibi-Témiscamingue enregistre une hausse de 7 % des dépenses directes de l’administration publique qué-bécoise en 2021-2022 par rapport à 2019-2020, soit quatre fois moins qu’à l’échelle provinciale (29 %). Au classement des régions du Québec en matière de croissance des dépenses gouvernementales dans le domaine culturel par rapport à 2019-2020, l’Abitibi-Témiscamingue se situe au 15e rang.
Dépenses directes par domaine culturel
Quatre grands domaines culturels ont reçu près de 70 % des dépenses totales en 2021-2022. Le domaine Bibliothèques a reçu la plus grande part, s’élevant à 4,9 M$ (23 %). Le domaine Activités multidisciplinaires, qui inclut les festivals et autres événements à caractère culturel, suit avec 4,4 M$ (21 %). Viennent ensuite Patrimoine, institutions muséales et archives (2,8 M$ ;13 %) et Autres activités culturelles (2,7 M$ ; 12,5 %).
Dans la région, seul le domaine Arts de la scène connaît une progression constante des dépenses directes de l’administration québécoise depuis 2019-2020. Autrement, les sommes allouées oscillent à la hausse ou à la baisse. Comparativement à 2019-2020, deux autres domaines ont bénéficié d’une hausse substantielle des dépenses allouées par l’administration publique québécoise : Activités multidisciplinaires et Autres activités culturelles. Ces domaines ont été touchés par les mesures et les restrictions sanitaires en 2020-2021 et, dans une moindre mesure, en 2021-2022.
Dépenses externes de fonctionnement
Les dépenses directes de l’administration québécoise se répartissent entre les dépenses internes (travaux réalisés par le personnel des ministères et organismes) et les dépenses externes. En règle générale, l’administration publique alloue la majeure partie de ses fonds à des dépenses externes. En Abitibi-Témiscamingue, les dépenses externes atteignent 14,5 M$, soit 68 % des dépenses totales, dont 12,8 M$ exclusivement réservés au fonctionnement. Ces dernières sont assimilées à de l’aide financière accordée aux artistes, associations et organismes ainsi qu’aux administrations municipales, sous la forme de subventions, de bourses et de transferts. Par rapport à 2019-2020, les dépenses externes totales ont augmenté de 19 % dans la région en 2021-2022, tandis qu’elles ont augmenté de 40 % à l’échelle du Québec. Ce constat est similaire pour les dépenses externes de fonctionnement, avec un rythme de croissance presque deux fois moins rapide dans la région (31 %) que celui de la province (58 %).
Dans la région, en 2021-2022, les dépenses externes de fonctionnement ont été allouées principalement aux associations et organismes culturels (80 %), suivis des administrations municipales (8,5 %) et des artistes (3 %). Comparativement aux années antérieures, la catégorie des autres dépenses s’accapare une part notable des dépenses (9 %), principalement au détriment des associations et organismes culturels.
Dépenses internes, externes et totales, part du Québec et dépenses totales par habitant
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2019-2020 et 2021-2022
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Abitibi-Témiscamingue |
Ensemble du Québec |
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2019-2020 |
2021-2022 |
2019-2020 |
2021-2022 |
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Dépenses internes1 |
7 602 500 $ |
6 723 300 $ |
498 081 600 $ |
556 618 300 $ |
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Dépenses externes2 |
12 159 800 $ |
14 491 500 $ |
703 302 400 $ |
988 272 100 $ |
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Dépenses totales |
19 762 300 $ |
21 214 800 $ |
1 201 384 000 $ |
1 544 890 400 $ |
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Part en % |
1,6 % |
1,4 % |
.. |
.. |
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Dépenses par habitant |
133,87 $ |
143,19 $ |
141,31 $ |
180,68 $ |
Notes :
1. Les dépenses internes comprennent les travaux liés au secteur culturel qui sont habituellement effectués au sein de l’administration publique québécoise par le personnel des ministères et des organismes.
2. Les dépenses externes prennent la forme de subventions, de contributions et de transferts aux particuliers et particulières, aux associations, aux organismes et aux entreprises du secteur des arts et de la culture, de même qu’aux administrations municipales.
Source : Institut de la statistique du Québec, Observatoire de la culture et des communications du Québec, Enquête sur les dépenses de l’administration publique, tableaux en ligne, mars 2024 et Marceau, Sylvie, Les dépenses en culture de l’administration publique québécoise en 2021-2022, OCCQ, 2024.