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Cohésion, participation et démocratie , Femmes - Hommes
Quand l'intime blesse
La violence conjugale survient entre deux personnes liées dans une relation amoureuse actuelle ou passée. Comme plusieurs victimes ne signalent pas la violence conjugale subie aux autorités, voici les plus récentes données policières colligées par le ministère de la Sécurité publique pour comprendre la prévalence de la violence conjugale déclarée.
Selon un récent rapport1, 699 crimes commis en contexte conjugal par une ou un partenaire intime actuel ou passé ont été déclarés2 aux corps policiers de la région en 2019. Au prorata de la population, l’Abitibi-Témiscamingue est la deuxième région la plus touchée par la violence conjugale si l’on se réfère à son taux d’infractions affiché de 567,5 par 100 000 habitants par rapport à 307,1 au Québec. Le nombre et le taux de victimes se sont alourdis respectivement de 8 % entre 2018 et 2019 dans la région tandis que la hausse est respectivement de 2 % et de 0,7 % au Québec. Sur une période de 10 ans3, le taux régional de victimes de violence conjugale a crû de 52 % (7,5 % au Québec).
Des 699 infractions commises en contexte conjugal, les délits pour voie de fait (simple, armée ou grave) sont les plus fréquents (440 délits), les femmes en étant victimes dans 70 % des cas et les hommes, 30 %. Le harcèlement criminel et les menaces suivent (148), étant aussi une forme de crime davantage subie par les femmes (81 %) que les hommes (19 %). Suivent les agressions sexuelles (46), l’enlèvement, traite ou séquestration (41) et les autres infractions (24). L’Abitibi-Témiscamingue se classe au 2e rang pour 100 000 habitants pour toutes les infractions commises par une ou un partenaire intime, hormis les infractions d’agressions sexuelles, où la région se positionne au 1er rang provincial1,3.
Profil des victimes
En Abitibi-Témiscamingue, dans plus des trois quarts des cas (76 %) de violence conjugale rapportés et jugés fondés par les autorités policières, les victimes étaient des femmes, ce qui correspond à un taux trois fois supérieur (882) à celui des hommes (265,7). Entre 2018 et 2019, les femmes de la région ont été plus nombreuses à dénoncer une infraction commise dans un contexte de violence conjugale que leurs consœurs québécoises (+13 % c. +0,4 %), alors que les hommes de la région ont été moins enclins à le faire qu’au Québec (-7 % c. +7 %)1,3.
Taux d’infractions commises dans un contexte conjugal selon le sexe (pour 100 000)
> Région et ensemble du Québec, 2018 et 2019
|
2018 |
2019 |
Taux - Région |
526,9 |
567,5 |
Femmes |
777,4 |
882,0 |
Hommes |
286,5 |
265,7 |
Taux - Québec |
304,8 |
307,1 |
Femmes |
468,5 |
465,7 |
Hommes |
138,8 |
146,8 |
Note : Les statistiques de la région excluent les infractions déclarées par les corps policiers autochtones de la région qui utilisent la version DUC 1.0 et non DUC 2.0.
Peu importe le sexe, les taux de victimes de violence conjugale sont très élevés chez les personnes âgées de 18 à 39 ans dans la région, particulièrement chez les 25 à 29 ans, les 18 à 24 ans et les 30 à 39 ans. Tel que l’illustre le taux élevé de victimes âgées de 15 à 17 ans, la violence subie par une ou un partenaire intime commence tôt. Pour tous ces groupes d’âge, incluant les 40 à 49 ans, les taux régionaux sont deux fois plus élevés que les taux québécois. Ensuite, les taux décroissent à partir de 50 ans, tant dans la région qu’au Québec.
Taux de victimes d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal selon le groupe d’âge (pour 100 000)
> Région et ensemble du Québec, 2019
|
Région |
Québec |
15-17 ans |
760,3 |
344,0 |
18-24 ans |
1 261,9 |
608,4 |
25-29 ans |
1 368,2 |
672,3 |
30-39 ans |
1 239,4 |
606,0 |
40-49 ans |
742,9 |
381,0 |
50-59 ans |
156,2 |
131,8 |
60-69 ans |
36,6 |
40,6 |
70 ans et plus |
16,0 |
19,0 |
Total |
567,5 |
307,1 |
Profil des auteurs présumés3
Dans la région comme au Québec, les auteures et auteurs présumés de violence conjugale étaient des hommes dans plus de trois crimes sur quatre (77 %) en 2019. Par ricochet, le taux d’auteurs présumés (masculins) de violence en contexte conjugal est nettement supérieur à celui des auteures présumées. Que ce soit pour les hommes et les femmes, les taux régionaux sont de loin supérieurs à ceux du Québec (412,3 et 121,2 par 100 000 habitants).
Taux d’auteurs présumés d’infractions commises dans un contexte conjugal selon le groupe d’âge et le sexe (pour 100 000)
> Abitibi-Témiscamingue, 2019
|
Femmes |
Hommes |
12-14 ans |
0 |
42,0 |
15-17 ans |
321,5 |
566,4 |
18-24 ans |
466,6 |
1 387,7 |
25-29 ans |
674,6 |
1 637,3 |
30-39 ans |
504,0 |
1 870,8 |
40-49 ans |
370,5 |
1 139,8 |
50-59 ans |
28,5 |
130,5 |
Total |
1 439,9 |
5 679,2 |
Dans la région, les plus hauts taux d’auteurs présumés de sexe masculin liés à la violence conjugale se situent dans les tranches d’âge allant de 18 à 39 ans. Du côté des femmes, les taux les plus élevés d’auteures présumées dominent chez les groupes d’âge de 25 à 29 ans et de 30 à 39 ans.
Sources :
1. Ministère de la sécurité publique, Infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal en 2019, 2022.
2. Les statistiques comprennent que les personnes qui ont porté plainte et dont la plainte a été jugée fondée. Il s’agit donc d’un portrait partiel. Le dénombrement des infractions commises en contexte conjugal comprend dorénavant l’ensemble des crimes contre la personne dont la victime est âgée de 15 ans et plus et dont l’auteur présumé est un partenaire intime actuel ou passé, soit un conjoint ou conjointe, un ex-conjoint ou ex-conjointe, un ami intime ou amie intime, ou un ex-ami intime ou ex-amie intime de la victime.
3. Ministère de la sécurité publique, Communication de données statistiques (demande spéciale).