L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Éducation

Persévérer en temps incertains

— Mariella Collini

Au cours de l’automne 2021, plusieurs publications et articles ont été diffusés sur le milieu de l’éducation en période prépandémie ou pandémique. Février rimant avec les Journées de la persévérance scolaire, l’Observatoire présente certains constats tirés de quelques études, rapports ou articles. 




FORMATION GÉNÉRALE DES JEUNES
Des publications sur la diplomation et le taux d’abandon au secondaire ont été rendues publiques. Voici deux constats à retenir des données en période prépandémie:

> Avec 73,1 %, le taux de diplomation après 7 ans de la cohorte de jeunes diplômés à la formation générale du secteur public en 2019-2020 se comparait à la marque de la cohorte précédente (73,4 %). De manière récurrente, le taux régional se situe en deçà de celui du réseau public québécois.

> En 2018-2019, le taux de sortie sans diplôme ni qualification des élèves du secondaire de l’Abitibi-Témiscamingue était similaire à celui des élèves du réseau public québécois, avec 15,8 % comparativement à 16,2 %.

Quant aux statistiques qui réfèrent à la période pandémique, la seule donnée disponible en provenance du ministère de l’Éducation s’avère la note finale en juin 2020. Il faut rappeler qu’en raison de la COVID-19, les épreuves ministérielles ont été annulées pour l’année 2020. Seuls les résultats obtenus à l’école composent la note finale de 95,6 % pour les élèves des centres de services scolaires de l’Abitibi-Témiscamingue (95,4 % au Québec). Un écart de 3 points de pourcentage est enregistré entre les centres de services scolaires (CSS) de la région.

En 2020-2021, 43 écoles primaires et secondaires avaient un indice de défavorisation élevé (IMSE), soit 2 écoles de plus que l’année précédente. Ces écoles, qui se situent dans un milieu plus vulnérable au plan social, économique et culturel, accueillent désormais 56 % des élèves inscrits au sein des CSS de la région.

Quelques indicateurs de la réussite et de la persévérance scolaires au secondaire
> Abitibi-Témiscamingue et réseau public du Québec, diverses années

 

Taux de diplomation
2019-2020

Taux d’abandon
2018-2019

Note finale

Juin 2020

Harricana

73,6 %

19,3 %

96,4 %

Lac-Abitibi

78,5 %

14,9 %

97,0 %

Or-et-des-Bois

70,1 %

17,6 %

94,4 %

Rouyn-Noranda

74,2 %

11,4 %

94,9 %

Témiscamingue

71,0 %

17,9 %

97,4 %

Région

73,1 %

15,8 %

95,6 %

Québec - Public

78,6 %

16,2 %

95,4 %

Sources : Ministère de l’Éducation. Diplomation et qualification au secondaire, Le taux de sorties sans diplôme ni qualification en formation générale des jeunes et Résultats des épreuves uniques de juin 2020.

UN SYSTÈME ÉDUCATIF ÉPROUVÉ ...

Selon un récent rapport1 du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), la pandémie n’aura pas créé de nouvelles vulnérabilités au système éducatif du Québec, mais plutôt exacerbé des vulnérabilités qui existaient déjà : organisation scolaire, financement, pratiques pédagogiques et équité, évaluation, santé mentale et numérique.

... ET INADÉQUATEMENT PRÉPARÉ AU NUMÉRIQUE
Le CSE indique que le recours aux modes de communication numérique, qui ont permis la poursuite de l’enseignement, a néanmoins donné lieu à un enjeu d’accès équitable à l’éducation. En raison d’inégalités socioéconomiques, toutes et tous n’avaient pas le même accès aux outils numériques et les compétences nécessaires pour les utiliser. Au-delà de la population étudiante, les compétences numériques ou les formations pédagonumériques acquises du personnel enseignant étaient inégales entre les ordres d’enseignement, rendant difficile l’adaptation à la formation à distance. Le rapport du CSE propose d’une part la diffusion des approches innovantes expérimentées au moyen du numérique et d’autre part, la poursuite de la formation du personnel, l’instauration de ressources adaptées aux visées pédagogiques, l’accompagnement des parents d’élèves du primaire et du secondaire et le maintien du parc informatique.

ENSEIGNER OU NON?

Un sondage autoadministré2 en juin 2020 auprès de la main-d’œuvre enseignante du Québec (formation générale des jeunes, des adultes et de la formation professionnelle) portait sur les effets de la pandémie sur l’avenir de la profession enseignante. Si, avant la pandémie, 5,5 % des 1 683 personnes sondées envisageaient souvent d’abandonner la profession, ce taux a bondi à 14 % au cours des premiers mois de la pandémie. Peu de changement toutefois pour celles qui y réfléchissaient parfois, avec des taux avoisinant 28 % et 30 %. Si la propension à quitter la profession était plus fréquente parmi le personnel enseignant en début de pratique (5 années et moins) avant la pandémie, les questionnements relatifs à l’abandon de la profession étaient plus importants parmi le personnel enseignant plus âgé (61 ans et plus) au printemps 2020.

Sources :
1. Conseil supérieur de l’éducation, Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2020-2021, 2021. 2. Beaudry, C et al., Quitter la profession enseignante? L’évolution des conditions d’exercice du travail du personnel enseignant québécois dans le contexte de la COVID-19, 2021.

 

 



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