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Pauvreté et inégalités
Caractère bidimensionnel de la pauvreté
L’Observatoire le mentionne souvent, il est difficile de chiffrer une réalité aussi complexe que la pauvreté ou encore la défavorisation. Divers indicateurs pris isolément ou regroupés en un indice peuvent être utilisés selon l’angle d’analyse voulu, soit sous la lorgnette des individus ou des territoires. Voici la version 2016 de l’indice de défavorisation matérielle et sociale (IDMS) mise à jour par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
De par sa conception, l’indice de défavorisation matérielle et sociale (IDMS) fournit une appréciation d’ensemble des personnes vivant dans un milieu défavorisé donné, et non de la condition individuelle des personnes. L’indice contribue à repérer les populations les plus vulnérables, à cibler les milieux de vie où elles se concentrent, de même qu’à suivre les inégalités au fil du temps.
L’indice de défavorisation a deux dimensions, une matérielle et une autre sociale, qui peuvent être combinées. De nature économique, la composante matérielle se calcule à partir de trois indicateurs qui reflètent la faiblesse du revenu, de la scolarité et de l’emploi. La composante sociale, qui repose aussi sur trois indicateurs, se rapporte à la fragilité des relations entre les individus dans la famille et dans la communauté. L’évaluation simultanée des deux composantes forme l’indice combiné.
Afin de mieux cerner les inégalités à l’échelle des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, l’analyse repose sur les quintiles régionaux de défavorisation matérielle et sociale (et combinée); le premier quintile de défavorisation étant le moins défavorisé, et le quintile supérieur (ou 5) étant le plus défavorisé.
LA DÉFAVORISATION DANS L’ESPACE
Selon l’IDMS, il appert que la MRC d’Abitibi-Ouest est plus fortement touchée par la défavorisation matérielle, alors que plus de 4 personnes sur 10 (44 %) vivent dans des conditions économiques désavantageuses. Dans une moindre mesure, la défavorisation matérielle est également marquée au sein de la MRC de Témiscamingue, avec 22 % de la population. À l’inverse, les deux MRC les plus urbaines de la région présentent des proportions de population matériellement très défavorisée plus faibles que la moyenne régionale, soit 17 % pour la Vallée-de-l’Or et 11 % pour la Ville de Rouyn-Noranda.
Quant à la défavorisation sociale, les MRC de Rouyn-Noranda et de La Vallée-de-l’Or affichent de fortes proportions de population considérée comme socialement très défavorisée, avec respectivement 27 % et 24 % de la population. Les autres territoires de MRC sont moins fortement touchés par la défavorisation sociale.
En combinant les deux dimensions de l’indice de défavorisation (indice combiné), la MRC d’Abitibi-Ouest présente une proportion largement supérieure à la moyenne régionale, avec 29 %. Aussi, les proportions de population matériellement et socialement défavorisées s’avèrent plus élevées au sein des territoires de MRC de Témiscamingue et de La Vallée-de-l’Or. Inversement, la Ville de Rouyn-Noranda et la MRC d’Abitibi affichent de plus faibles proportions de population vivant dans un milieu très défavorisé que la moyenne, avec des parts respectives de 15 % et 13 %.
LA DÉFAVORISATION DANS LE TEMPS
Selon l’indice combiné, il appert que depuis 2006, la défavorisation a gagné du terrain au sein des territoires de MRC de La Vallée-de-l’Or (19 % à 25 %), d’Abitibi-Ouest (19 % à 29 %) et de Témiscamingue (15 % à 25 %). À l’opposé, une amélioration de l’indice est enregistrée par rapport à il y a dix ans pour la Ville de Rouyn-Noranda (21 % à 15 %), de même que pour la MRC d’Abitibi, mais de manière un peu moins marquée (15 % à 13 %).
Distribution de la population défavorisée1 pour les dimensions de l’indice de défavorisation
> MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, 2016
|
IDMS de 2016 |
IDMS de 2006 |
|||||||
Population couverte par l'indice2 |
Défavorisation matérielle |
Défavorisation sociale |
Défavorisation combinée |
Défavorisation combinée |
|||||
n |
% |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
||
Abitibi |
22 393 |
4 376 |
19,5 % |
2 178 |
9,7 % |
2 973 |
13,3 % |
3 469 |
14,6 % |
Abitibi-Ouest |
19 758 |
8 680 |
43,9 % |
2 665 |
13,5 % |
5 719 |
28,9 % |
3 759 |
18,5 % |
La Vallée-de-l’Or |
41 498 |
7 099 |
17,1 % |
9 869 |
23,8 % |
10 274 |
24,8 % |
7 833 |
19,3 % |
Rouyn-Noranda |
39 606 |
4 389 |
11,0 % |
10 556 |
26,7 % |
5 887 |
14,9 % |
8 177 |
21,1 % |
Témiscamingue |
15 543 |
3 478 |
22,4 % |
2 881 |
18,5 % |
3 859 |
24,8 % |
2 371 |
14,5 % |
Abitibi-Témiscamingue |
138 798 |
28 022 |
20,2 % |
28 149 |
20,3 % |
28 712 |
20,7 % |
25 609 |
18,3 % |
Notes : 1. Quintile régional le plus défavorisé. 2. L’indice de défavorisation est calculé au niveau géographique de l’aire de diffusion, le plus petit pouvant permettre la diffusion des données de recensement. Il n’est pas possible d’assigner un indice de défavorisation pour toutes les aires de diffusion, notamment pour celles comprenant une forte part de la population vivant en ménages collectifs ou encore pour celles où les données ne sont pas disponibles. L'indice de défavorisation couvre 95 % de la population régionale en 2016 et 97 % en 2006.
Source : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), à partir des données des recensements de 2006 et 2016 [En ligne], compilé par le Bureau d’information et d’études en santé des populations (BIESP).