L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Emploi et main-d'oeuvre

Mouvances dans le marché du travail

— Mariella Collini

Les mouvements de main-d’œuvre d’une entreprise à une autre sont l’une des réalités du marché du travail. Alors qu’ils sont difficiles à mesurer, voilà que Statistique Canada propose de nouvelles approches méthodologiques pour mettre en lumière la propension des mises à pied et des embauches pour les régions économiques du Canada. Bien que les estimations soient de nature expérimentale, dressons quelques constats du redéploiement de la main-d’œuvre en Abitibi-Témiscamingue.




De 2003 à 2013, 11,3 % des employés de 18 à 64 ans résidant en Abitibi-Témiscamingue ont été mis à pied, en moyenne, sur une base annuelle. Le taux d’embauche s’élevait en moyenne à 23,8 %. Au Québec, ces taux étaient respectivement de 6,7 % et 20 %.

Toujours pour la période 2003 à 2013, l’Abitibi-Témiscamingue détient le 4e plus haut taux de mise à pied et le 3e plus haut taux d’embauche au Québec. Si, de prime abord, le taux élevé de mise à pied peut sembler préoccupant, il est toutefois accompagné d’un taux d’embauche élevé. On peut ainsi conclure que l’économie régionale, qui repose en partie sur l’exploitation des ressources naturelles (agriculture, forêts, extraction minière, etc.) est plus vulnérable aux cycles économiques et se caractériserait, comme le démontre l’étude, par une part importante d’emplois temporaires ou saisonniers, l’un comme l’autre pouvant occasionner des pénuries de travail ou des fins de contrat. Cela dit, le taux d’embauche élevé laisse entrevoir une conjoncture de l’emploi dynamique, caractérisée par des entreprises qui sont parvenues à pourvoir les postes vacants par de nouveaux travailleurs ou de « nouvelles recrues ». Cette dynamique de l’emploi est similaire dans les autres régions ressources qui affichent toutes des taux de mise à pied et d’embauche supérieurs à la moyenne provinciale.

Période de récession

Lors de période de récession, un employeur peut s’adapter à la conjoncture, d’une part en faisant le choix de mettre à pied une partie de sa main-d’œuvre, et d’autre part en réduisant les embauches. En Abitibi-Témiscamingue, lors du ralentissement de 2008-2009, tel que l’indique le graphique, les entreprises ont opté pour réduire leur offre d’embauche, alors que le taux de mise à pied a peu fluctué. 

 

Taux d’embauche et taux de mise à pied, employés de 18 à 64 ans et de 25 à 54 ans
> régions économiques de résidence et ensemble du Québec, moyennes de 2003 à 2013

 

Taux d’embauche

Taux de mise à pied

18 à 64 ans

25 à 54 ans

18 à 64 ans

25 à 54 ans

Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

25,8 %

20,6 %

20,7 %

17,2 %

Bas-Saint-Laurent

20,8 %

15,8 %

10,5 %

8,7 %

Capitale-Nationale

19,2 %

15,2 %

6,5 %

5,4 %

Chaudière-Appalaches

18,7 %

14,0 %

6,7 %

5,3 %

Estrie

19,4 %

15,0 %

6,8 %

5,6 %

Centre-du-Québec

19,8 %

15,2 %

7,4 %

5,9 %

Montérégie

19,1 %

14,9 %

5,8 %

4,8 %

Montréal

21,1 %

18,7 %

5,3 %

5,0 %

Laval

19,7 %

15,7 %

5,1 %

4,3 %

Lanaudière

19,2 %

14,7 %

6,6 %

5,5 %

Laurentides

20,0 %

15,6 %

7,0 %

5,8 %

Outaouais

17,3 %

13,1 %

5,6 %

4,6 %

Abitibi-Témiscamingue

23,8 %

18,5 %

11,3 %

9,2 %

Mauricie

20,5 %

15,8 %

8,8 %

7,3 %

Saguenay–Lac-Saint-Jean

22,1 %

16,6 %

11,5 %

9,4 %

Côte-Nord et Nord-du-Québec

24,6 %

19,3 %

13,4 %

11,3 %

Ensemble du Québec

20,0 %

16,1 %

6,7 %

5,7 %

Notes : Par « personnes mises à pied », on entend les travailleurs qui sont mis à pied au cours d’une année donnée et qui ne sont pas réembauchés par le même employeur au cours de la même année ou de l’année suivante. Par « nouvelles recrues », on entend les employés qui commencent un emploi auprès d’au moins un nouvel employeur au cours d’une année donnée et qui sont toujours à l’emploi de cet employeur l’année suivante.

 

Taux d’embauche et taux de mise à pied, employés de 18 à 64 ans
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2003 à 2013

Source : Statistique Canada, Embauches et mises à pied dans les régions économiques du Canada : estimations expérimentales, 2003 à 2013, Aperçus économiques, n° 60, juin 2016.



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