L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Ressources forestières

L’industrie forestière, hier et aujourd'hui

— Mariella Collini

Récemment, l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue a présenté un bref portrait de l’industrie forestière régionale dans le cadre de la mission de transfert d'expertise sur la construction en bois en Abitibi-Témiscamingue. Rappel de quelques grands constats de cette industrie qui constitue, encore aujourd’hui, l’un des piliers économiques de la région. 




Un PIB forestier deux fois plus important dans la région qu’au Québec

En Abitibi-Témiscamingue, 4 % du PIB régional provient de la contribution de la filière forestière (foresterie, produit du bois et meubles). En chiffres absolus, il s’agit de 284,3 M$ en 2015. Au Québec, Lla part du PIB provenant de la forêt est de 2,1 %, et ce, en incluant la fabrication du papier.

Parallèlement, le secteur foresterie et exploitation forestière de la région, à lui seul, représente 23 % du PIB Foresterie et exploitation forestière du Québec (2015).

Depuis une quinzaine d’années, le PIB forestier (excluant le papier) est à la baisse dans l’économie régionale : il est passé de 9,9 % en 2002, à 6,0 % en 2007, et enfin, à 4,1 % en 2015.

Produit intérieur brut (PIB) de l’industrie forestière dans l’économie
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2015

 

Abitibi-Témiscamingue

Ensemble du Québec

$

Part

$

Part

PIB total

6 862 131 000

 

351 088 000 000

 

Industrie forestière*

284 305 000

4,1%

7 487 532 000

2,1%

-          Foresterie et exploitation forestière

187 473 000

2,7%

807 154 000

0,2%

-          Fabrication de produits de bois

85 037 000

1,2%

2 453 007 000

0,7%

-          Fabrication de papier

n.d.

 

29 341 000

0,8%

-          Fabrication de meubles et produits connexes

11 795 000

0,2%

1 289 430 000

0,4%

Excluant l’impression.
Source : Institut de la statistique du Québec.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
 
Un pilier du marché du travail régional

Selon l’Enquête sur la population active (EPA), le volume d’emplois forestiers – exploitation, fabrication du bois et papier – se chiffre à 4 000 en 2016, ce qui correspond à près de 5,5 % de la main-d’œuvre régionale. Au Québec, un peu moins de 2 % de la main-d’œuvre provinciale est générée par l’industrie forestière. Au-delà des emplois directs à la production s’ajoutent des emplois indirects issus du transport (approvisionnement et produits), de la sous-traitance et des services aux entreprises de toutes sortes.

Sur une période de 30 ans, le poids des emplois forestiers (moyenne sur 3 ans) dans l’ensemble de la main-d’œuvre a fluctué entre 8 et 10 % jusqu’en 2007. Pour les périodes couvrant les 9 dernières années, le volume moyen d’emploi a diminué de 7 % à 5 %.

 

Évolution de l’emploi de l’industrie forestière (excluant la fabrication de meubles), volume moyen d’emploi et part dans l’ensemble de la main-d’œuvre régionale
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 1987-1989 à 2014-2016

 

Abitibi-Témiscamingue

Ensemble du Québec

Volume moyen
d'emploi

Part de la main-d'œuvre régionale

Volume moyen
d'emploi

Part de la main-d'œuvre québécoise

1987-1989

7 733

12,4%

105 267

3,4%

1990-1992

4 800

8,0%

99 167

3,2%

1993-1995

6 100

9,8%

100 500

3,3%

1996-1998

5 633

8,8%

108 967

3,4%

1999-2001

6 467

10,1%

118 067

3,5%

2002-2004

6 467

10,0%

131 900

3,6%

2005-2007

5 887

8,9%

114 767

3,1%

2008-2010

4 967

7,3%

94 167

2,4%

2011-2013

5 033

7,0%

86 967

2,2%

2014-2016

3 467

4,8%

82 267

2,0%

Source : Statistique Canada, Enquête de la population active.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.


Des usines de première transformation

En juin 2017, sur un peu plus de 280 usines de transformation primaire du bois au Québec, 22 sont localisées en Abitibi-Témiscamingue. La majorité se situe dans la MRC de La Vallée-de-l’Or (9). Le Témiscamingue et l’Abitibi suivent, la MRC d’Abitibi-Ouest fermant la marche. À la lumière du tableau, plus du tiers des usines en placages et contreplaqués ainsi qu’en produits dérivés du bois de la province sont localisées dans la région. La majorité des entreprises de 1re transformation sont actives sur les marchés d’exportation, particulièrement vers les États-Unis.


Usines de transformation primaire du bois (avec permis d’exploitation)
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, juin 2017

 

Abitibi-Témiscamingue

Québec

Bois de sciage

9

201

Pâtes et papiers*

2

22

Placages et contreplaqués

3

10

Produits  dérivés du bois (panneaux et produits reconstitués)

5

11

Électricité et granules énergétiques

3

27

Autres ( incluant tournage et façonnage)

0

13

Total

22

284

* Au Québec, 19 usines de pâtes et papiers opèrent sans permis d’exploitation du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Source : Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Répertoire des usines de transformation primaire du bois, juin 2017.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue (novembre 2017).


De nombreuses fermetures d’usines et une consolidation de la filière Bois

Selon les données diffusées par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), comme ailleurs au Québec, les fermetures définitives ou temporaires de même que certaines restructurations qui se poursuivent ont nettement fait diminuer le nombre d’usines de sciage dans la région.

Si on regarde l’évolution de ce sous-secteur, on constate que le secteur de la transformation du bois comptait 41 usines en 2006, 33 en 2011, 25 en 2016… et 22 aujourd’hui. La dégringolade se situe principalement dans les usines de bois de sciage, qui sont passées de 28 usines en 2006 à 9 de nos jours, soit trois fois moins.


Fermetures d’usines de transformation du bois
> Abitibi-Témiscamingue, 2006, 2011, 2016 et 2017

 

Total des usines

Usines de bois de sciage

Usines de placages, contreplaqués et produits dérivés (panneaux)

2017

22

9

 8

2016

25

10

 9

2011

33

21

 6

2006

41

28

 7

Source : Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Répertoire des usines de transformation primaire du bois, juin ou juillet de chaque année.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

Une douzaine de communautés de la région durement touchées par la crise forestière

Selon la liste du MFFP, par rapport à la situation au 1er avril 2005, 17 fermetures d’usines, qu’elles soient temporaires ou définitives, ont eu lieu sur le territoire régional, engendrant la perte de près de 1 000 emplois. Plusieurs communautés ont été durement affectées dans la région : Amos, Barraute, Belleterre, Champneuf, Kipawa, La Sarre, Launay, Malartic, Taschereau, Témiscaming, Val-d’Or, Ville-Marie. On peut ajouter à ce millier d’emplois, la réduction permanente des effectifs touchant environ 245 travailleuses et travailleurs dans 6 usines localisées en autant de communautés.



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