L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Démographie , Migration

Le point sur la migration

Mariella Collini

Pour une cinquième année consécutive, l’Abitibi-Témiscamingue enregistre un solde migratoire négatif en 2016-2017. Un total de 2 136 personnes se sont installées dans la région contre 2 438 qui l’ont quittée, menant à un solde net négatif de 302 personnes.




QUE PENSER DE CE SOLDE?

Premièrement, le solde migratoire de 2016-2017, bien que négatif, appert plus favorable que ceux enregistrés lors des deux précédents exercices, de -539 en 2014-2015 et de -433 en 2015-2016. C’est une hausse des personnes ayant décidé de venir s'établir ici qui explique que le déficit ait perdu de l’ampleur au cours de la dernière année puisque le nombre de personnes ayant décidé de quitter la région a diminué de peu.

À L’ÉCHELLE DES MRC

L’année 2016-2017 se caractérise par une dynamique migratoire très contrastée d’un territoire de MRC à l’autre.

> Les territoires de Rouyn-Noranda et d’Abitibi ressortent les plus gagnantes quant aux mouvements migratoires observés dans la dernière année, avec un solde net respectif de +48 et +78. Depuis les dernières années, Rouyn-Noranda est le seul territoire de la région à tirer son épingle du jeu pour une deuxième année consécutive. Spécifiquement pour la MRC d’Abitibi, il s’agit de son meilleur résultat depuis le début des années 2000.

> La MRC de La Vallée-de-l’Or est celle qui est la plus durement affectée par les départs de citoyennes et de citoyens, avec un solde net de -251 personnes. Le territoire connaît sa deuxième pire performance depuis le tournant des années 2000.

> Deux autres MRC de la région montrent un bilan migratoire négatif. Le Témiscamingue et l’Abitibi-Ouest accusent des pertes migratoires respectives de -120 et -57 personnes en 2016-2017, ce qui constitue, pour l’un comme pour l’autre, un bilan migratoire d’ampleur semblable à celui de l’année précédente.

LA MIGRATION SELON L’ÂGE

Comme l’illustre le graphique 1, la courbe des sorties indique, de façon générale et pour la plupart des groupes d’âge quinquennaux, un nombre de départs plus élevé que la courbe des entrées.

Sans l’ombre d’un doute, la propension des personnes de la région à migrer vers l’extérieur (ligne orangée) est généralement plus importante dans la vingtaine, pour ensuite diminuer rapidement dans la trentaine, puis plus lentement dans la quarantaine. On constate un regain de mobilité vers l’extérieur de la région chez les personnes dans la cinquantaine. La mobilité diminue lentement par la suite.

Graphique 1. Entrants et sortants à l’échelle interrégionale selon les groupes d’âge quinquennaux
> Abitibi-Témiscamingue, 2016-2017

Source : Institut de la statistique du Québec.

 

Voici trois analyses distinctes du solde migratoire net selon différents groupes d’âge.

Les groupes d’âge quinquennaux

Le solde migratoire net de l’Abitibi-Témiscamingue indique que des pertes sont observées pour 12 des 17 groupes d’âge pour lesquels des données sont disponibles (graphique 2). Les plus importants déficits migratoires sont enregistrés auprès des 20 à 24 ans, des 65 à 69 ans, des 15 à 19 ans, des 60 à 64 ans et enfin des 55 à 59 ans.

 

Graphique 2. Solde migratoire selon les groupes d’âge
> Abitibi-Témiscamingue, 2016-2017

Source : Institut de la statistique du Québec.

De grands groupes d’âge

Toujours pour 2016-2017, mais à partir d’une analyse selon cinq grands groupes d’âge (graphique 3), l’Abitibi-Témiscamingue enregistre des pertes nettes pour la majorité des groupes d’âge, sauf pour les 0 à 14 ans. Comme c’est généralement le cas, les jeunes âgés de 15 à 24 ans affichent un déficit migratoire plus prononcé que les autres groupes d’âge. Contrairement aux 4 années précédentes, les personnes âgées de 65 ans et plus affichent, en 2016-2017, un déficit migratoire plus important que les personnes de 45 à 64 ans.

 

Graphique 3. Solde migratoire selon de grands groupes d’âge
> Abitibi-Témiscamingue, 2016-2017

Source : Institut de la statistique du Québec.

 

Et si on parle plutôt de la vingtaine, la trentaine, la quarantaine, etc.

Enfin, à partir d’une autre lorgnette, les données 2016-2017 illustrées au graphique 4 indiquent que seules les personnes âgées dans la quarantaine affichent un solde migratoire positif. Il y a donc plus de personnes de cette strate d’âge qui se sont installées dans la région que de celles qui l’ont quittée.

Inversement, le déficit migratoire est important – et similaire – chez les personnes dans la vingtaine et la soixantaine. Ensuite, les pertes nettes les plus importantes sont enregistrées chez les personnes âgées de 50 à 59 ans, de 70 ans et plus et enfin, de moins de 20 ans. Enfin, le solde migratoire n’est que très légèrement déficitaire chez les personnes âgées de 30 à 39 ans.

 

Graphique 4. Solde migratoire selon de grands groupes d’âge
> Abitibi-Témiscamingue, 2016-2017

Source : Institut de la statistique du Québec.
Compilation : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

 

Source : Institut de la statistique du Québec, 2018. Migrations internes sur le site Web [en ligne]. www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/migration/internes/index.html, consulté le 22 mars 2018.

Note : Les données de l'ISQ sur la migration interrégionale ne tiennent pas compte de l'immigration ni des changements de province.

 



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