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Éducation , Emploi et main-d'oeuvre
Étudier, c'est avantageux
– Mariella Collini
Avec l’augmentation des salaires causée par la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans plusieurs secteurs d’activité, le désir d’entamer, de poursuivre ou de terminer son parcours scolaire peut être compromis pour certaines personnes, qui préfèrent occuper un emploi. Pourtant, délaisser les bancs d’école pourrait ne pas être une stratégie gagnante à long terme. Démonstration que plus une personne est scolarisée, plus elle est active sur le marché du travail, et mieux elle sera rémunérée.
L’obtention d’un premier diplôme fait faire un saut considérable au taux d’emploi, et plus le niveau de scolarité augmente, plus l’intégration économique s’accroît
Selon le recensement de 2021, le taux d’emploi de la population adulte (25-64 ans) qui n’avait aucun diplôme est de 59 % en Abitibi-Témiscamingue, mais grimpe de plus de 10 points de pourcentage pour celle qui détient un diplôme d’études secondaires (général) et de plus de 20 points, avec un diplôme d’études professionnelles. Le taux d’emploi atteint 89 % pour la main-d’œuvre titulaire d’un grade universitaire, soit 30 points de plus qu’une personne n’ayant ni qualification ni diplôme. Les taux d’emploi de la main-d’œuvre pas et peu scolarisée sont nettement inférieurs au taux d’emploi moyen (76,4 %).
Taux d’emploi selon le plus haut niveau de scolarité atteint (25 à 64 ans)
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2021
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Abitibi-Témiscamingue |
Ensemble du Québec |
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Total – Tous niveaux de scolarité confondus |
76,4 % |
76,9 % |
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Aucun certificat, diplôme ou grade |
59,1% |
55,9 % |
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Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
69,5 % |
68,6 % |
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Diplôme professionnel |
80,6 % |
80,0 % |
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Diplôme collégial |
82,9 % |
80,8 % |
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Grade universitaire |
89,0 % |
85,2 % |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2021, tableau 98-10-0400-01.
Traitement et compilation de la donnée régionale : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
L’évolution de l’emploi moins qualifié et hautement qualifié
Selon des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ)1, la proportion des emplois de faible qualité2 dans l’ensemble des emplois est moindre qu’avant en Abitibi-Témiscamingue (36,6 % en 2006, 24,1 % en 2016, et dorénavant de 19,5 % en 2022). Selon les plus récentes estimations provinciales d’Emploi-Québec3, la proportion de l’emploi moins qualifié, c’est-à-dire requérant un diplôme d’études secondaires ou moins, devrait connaître une baisse dans l’emploi total d’ici 2031. Les emplois à pourvoir devraient se répartir comme suit en 2031 : le tiers se composera d’emplois peu qualifiés, 17 % seront « qualifiés », c’est-à-dire qu’ils exigeront un diplôme d’études professionnelles (DEP) et enfin, la moitié seront « hautement qualifiés », c’est-à-dire qu’ils exigeront minimalement un diplôme d’études collégiales techniques ou supérieures. La rapidité des changements technologiques (ex. : robotisation, numérisation, automatisation de certains emplois manuels, etc.), mais aussi le virage vers une économie plus verte conditionneront le besoin de qualification, de rehaussement, voire de requalification4 de la main-d’œuvre.
1. Institut de la statistique du Québec (ISQ), à partir de Statistique Canada, Enquête sur la population active.
2. Les emplois de faible qualité sont des emplois de qualification faible, occupés par des travailleurs surqualifiés, instables, à temps plein 41 h et plus, à temps partiel involontaire et rémunérés à moins de 15 $/h.
3. Emploi-Québec, État d’équilibre du marché du travail à court et moyen termes : diagnostics pour 500 professions – Édition 2022.
4. Commission des partenaires du marché du travail, Se préparer à un marché du travail en transformation : référentiel québécois des compétences du futur, 2022.
Plus les femmes sont scolarisées, plus leur taux d’emploi se compare à celui des hommes
De manière générale, peu importe le niveau de scolarité atteint, le taux d’emploi des femmes de la région est inférieur à celui des hommes. Toutefois, l’écart observé se résorbe au fur et à mesure qu’elles poursuivent leurs études. À titre d’exemple, le taux d’emploi des femmes sans diplôme est de 49,4 % comparativement à 66,2 % chez les hommes en 2021, soit un écart de près de 17 points de pourcentage. L’écart se réduit à 10 et 7 points de pourcentage à l’avantage des hommes avec un diplôme secondaire général ou professionnel. Par contre, lorsque les femmes sont titulaires d’un grade universitaire, leur taux d’emploi, de 88,6 %, est inférieur d’à peine 1 point de pourcentage à celui des hommes. Ces constats illustrent que les conséquences de l’arrêt des études avant ou tout juste après l’obtention d’un diplôme d’études secondaires pénalisent davantage les femmes de la région que leurs confrères quant à leur intégration économique et, éventuellement, leur autonomie financière. Il appert que la main-d’œuvre masculine sans diplomation ou avec un plus faible niveau de scolarité accède à un bassin important d’emplois peu qualifiés, par ailleurs mieux rémunérés, que ceux traditionnellement féminins.
Taux d’emploi selon le plus haut niveau de scolarité atteint (25 à 64 ans)
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2021
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Genres réunis |
Hommes |
Femmes |
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Total – Tous niveaux de scolarité confondus |
76,4 % |
79,2 % |
73,4 % |
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Aucun certificat, diplôme ou grade |
59,1 % |
66,2 % |
49,4 % |
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Diplôme d'études secondaires ou attestation d'équivalence |
69,5 % |
74,5 % |
65,0 % |
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Diplôme professionnel |
80,6 % |
83,1 % |
76,4 % |
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Diplôme collégial |
82,9 % |
85,6 % |
80,8 % |
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Grade universitaire |
89,0 % |
89,5 % |
88,6 % |
Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2021, tableau 98-10-0400-01.
Traitement et compilation de la donnée régionale : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
L’augmentation du niveau de scolarité correspond généralement à un accroissement du revenu d’emploi
Au chapitre de la rémunération, le revenu d’emploi moyen selon les MRC de la région fluctue de 36 100 $ à 44 440 $ pour la main-d’œuvre non diplômée, alors que la détention d’un DES permet une bonification de 13 à 15 %, soit un revenu d’emploi moyen de 41 700 $ à 50 160 $. La majoration du revenu d’emploi augmente ensuite d’un niveau de scolarité à l’autre, particulièrement pour la main-d’œuvre détentrice d’un diplôme professionnel (de 53 200 $ à 63 050 $) et d’un grade universitaire (66 000 $ à 92 900 $).
Le revenu d’emploi moyen de chacune des MRC de la région, sauf au Témiscamingue, est plus élevé qu’au Québec, et ce, peu importe le niveau de scolarité atteint. Il s’agit du même constat pour les hommes de la région, qui gagnent plus que ceux du Québec, qu’ils aient ou non un diplôme. À titre d’exemple, la main-d’œuvre masculine sans aucune diplomation au Québec (38 440 $) devrait voir son revenu d’emploi moyen majoré de 51 % pour atteindre celui de la main-d’œuvre masculine sans diplôme de la Vallée-de-l’Or (58 050 $). Inversement, les femmes de la région ont un revenu d’emploi similaire aux femmes non diplômées du Québec, mais moindre lorsqu’elles ont en poche un DES. Toutefois, dès que les femmes de la région obtiennent un diplôme d’études professionnelles, collégiales ou universitaires, elles déclarent un revenu similaire ou plus élevé à celles du Québec, sauf en Abitibi-Ouest.
Si le niveau de scolarité tend à réduire l’écart entre les hommes et les femmes au chapitre de l’occupation d’un emploi, la disparité entre les revenus d’emploi persiste. Ainsi, à titre d’exemple, les femmes titulaires d’un grade universitaire gagnent entre 59 000 $ et 70 800 $ selon la MRC, comparativement à un revenu d’emploi moyen de 72 000 $ à 128 400 $ pour les hommes. Même au sein de la MRC affichant le revenu d’emploi le plus élevé pour les titulaires d’un grade universitaire, tant pour les hommes (128 400 $) que les femmes (70 800 $), l’écart salarial se chiffre à 57 600 $. La concentration professionnelle dans des domaines traditionnellement féminins, généralement moins bien rémunérés de même que le régime du travail, soit à temps complet ou partiel, que ce soit volontaire ou non (responsabilités familiales, etc.) peut expliquer l’écart salarial persistant entre les hommes et les femmes, peu importe le niveau de scolarité atteint.
Revenu d’emploi moyen selon le plus haut niveau de scolarité (25 à 64 ans)
> MRC de l’Abitibi-Témiscamingue et ensemble du Québec, 2021
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Total |
Hommes+ |
Femmes+ |
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Abitibi |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
56 550 $ |
68 500 $ |
43 560 $ |
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Aucun certificat, diplôme ou grade |
44 080 $ |
53 800 $ |
26 400 $ |
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Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
46 840 $ |
60 500 $ |
32 700 $ |
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Certificat ou diplôme professionnel |
56 350 $ |
68 800 $ |
37 040 $ |
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Certificat ou diplôme d'un collège |
57 600 $ |
74 400 $ |
44 800 $ |
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Baccalauréat ou grade supérieur |
79 000 $ |
101 200 $ |
66 600 $ |
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Abitibi-Ouest |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
54 800 $ |
69 600 $ |
37 360 $ |
|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
42 920 $ |
53 100 $ |
25 400 $ |
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Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
47 700 $ |
64 400 $ |
31 750 $ |
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Certificat ou diplôme professionnel |
58 700 $ |
75 600 $ |
29 300 $ |
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Certificat ou diplôme d'un collège |
56 300 $ |
76 000 $ |
40 400 $ |
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Baccalauréat ou grade supérieur |
67 200 $ |
84 000 $ |
59 000 $ |
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La Vallée-de-l'Or |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
63 300 $ |
80 000 $ |
44 960 $ |
|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
44 280 $ |
58 050 $ |
25 600 $ |
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Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
50 160 $ |
65 700 $ |
32 800 $ |
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Certificat ou diplôme professionnel |
63 050 $ |
77 600 $ |
36 360 $ |
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Certificat ou diplôme d'un collège |
64 900 $ |
86 800 $ |
46 600 $ |
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Baccalauréat ou grade supérieur |
92 900 $ |
128 400 $ |
70 800 $ |
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|
Rouyn-Noranda |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
58 600 $ |
70 300 $ |
45 280 $ |
|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
44 440 $ |
54 250 $ |
26 250 $ |
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|
Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
43 440 $ |
54 450 $ |
32 000 $ |
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|
Certificat ou diplôme professionnel |
58 400 $ |
70 400 $ |
34 760 $ |
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|
Certificat ou diplôme d'un collège |
61 000 $ |
78 900 $ |
43 440 $ |
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|
Baccalauréat ou grade supérieur |
74 500 $ |
88 900 $ |
65 600 $ |
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|
Témiscamingue |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
49 960 $ |
57 250 $ |
42 240 $ |
|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
36 100 $ |
42 700 $ |
22 500 $ |
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|
Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
41 700 $ |
54 000 $ |
30 850 $ |
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Certificat ou diplôme professionnel |
53 200 $ |
60 850 $ |
37 400 $ |
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|
Certificat ou diplôme d'un collège |
52 300 $ |
64 000 $ |
44 800 $ |
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|
Baccalauréat ou grade supérieur |
66 000 $ |
72 000 $ |
63 300 $ |
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|
Ensemble du Québec |
Total - Plus haut certificat, diplôme ou grade |
54 350 $ |
61 750 $ |
46 600 $ |
|
Aucun certificat, diplôme ou grade |
33 600 $ |
38 440 $ |
25 340 $ |
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Diplôme d'études secondaires (ou équivalence) |
41 720 $ |
48 360 $ |
33 840 $ |
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Certificat ou diplôme professionnel |
44 760 $ |
52 050 $ |
33 280 $ |
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|
Certificat ou diplôme d'un collège |
51 850 $ |
62 100 $ |
43 360 $ |
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Baccalauréat ou grade supérieur |
74 800 $ |
88 300 $ |
63 950 $ |
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Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2021, tableau 98-10-0428-01.
Traitement : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.